Mars
2018
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Avant-propos : - Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site. *** Cela faisait une petite année que j'avais repéré ce beau château du XIXè siècle. Après une première tentative échouée en raison d'un temps apocalyptique et d'une recherche d'accès un peu à la va vite, je me décide à y retourner un beau matin afin de lui laisser une seconde chance (car j'ai vu qu'une personne a pu poster les photos de l'intérieur, signe qu'il y a une ouverture quelque part). Comme à mon habitude, je me gare loin, histoire de pouvoir faire un peu de marche dans la nature et de prendre un peu la température niveau sécurité. En effet, le lieu n'est pas dans une zone urbaine mais il y a quand même un peu de vis à vis tout autour et surtout, il est situé dans un domaine viticole encore en activité. Sur le chemin, je prends le temps de relire la brève histoire de ce château qui a appartenu à un homme d'affaire de l'époque mais qui est à l'abandon depuis presque 60 ans ! Je croise quelques promeneurs et cyclistes. Nous nous saluons poliment. Le lieu est sauvage mais semble assez bien investi par les habitants, ce qui est parfaitement compréhensible tant le cadre est agréable. Après une
bonne quinzaine de minutes, je commence à apercevoir les
contours du château. Le style est curieux : de la brique, de
la meulière ou encore quelques fenêtres géminées montrent
que l'architecte a voulu donner une touche éclectique à
l'ensemble. Je prends le temps d'immortaliser un peu tout ça
en notant particulièrement deux singularités, la première,
l'entrée "officielle" avec son kiosque à 6 colonnes : Et,
deuxième singularité, ce petit jardin d'hiver / verrière,
tout mignon, qui offre, qui plus est, une vue magnifique sur
la végétation luxuriante environnante.
Ni une ni
deux, j'accède au château. Plusieurs choses me frappent
d'emblée. Déjà, les pièces semblent beaucoup plus petites
que sur les rares photos que j'ai pu voir, prises au grand
angle. Ensuite, c'est très sombre (les volets étant fermés),
il faudra donc utiliser des pauses longues. Très longues.
Enfin, le
lieu, même si il a pu être beau un jour, est super fatigué
(ce qui est plutôt normal quand on est abandonné depuis un
demi siècle).
Suis-je
blasé ? Peut-être. Disons que lorsque je visite un lieu
vide, j'aime avoir des choses qui m'intriguent, que ce soit
un détail architectural rigolo, une info glanée sur le net
ou un petit élément insolite pour dresser un petit portrait
historique et me documenter par la suite à fond sur tout ce
que j'ai pu trouver. Là, force est de constater qu'il n'y a
pas grand chose à se mettre sous la dent. C'est donc un peu
déçu que je commence la visite, même si, il faut aussi
l'avouer, il y a quelques points assez intéressants par ci
par là.
Notons déjà
la quasi absence de dégradation. C'est une vraie performance
depuis le temps d'abandon ! Quelques tags sont quand même
présents et une inscription "smoke
weed everyday" en référence à Snoop
Dogg est inscrit
bêtement sur une cheminée à l'étage.
Ensuite, il
est vrai que les cheminées qui restent sont plutôt belles.
On pourrait aussi rajouter une belle hauteur sous plafond
avec des plafonds décorés et des murs un peu agrémentés de
moulures en trompe l’œil. Oui mais voilà, je n'ai pas le
coup de cœur. Pourtant des endroits vides peuvent vraiment
m'intéresser, comme ce gros coup de foudre avec le manoir
Palmtree Panic mais là, ça ne me fait pas le même effet.
Première
salle, donc, tonalités jaunes et cheminée mignonnette.
Mais pour
moi, le véritable attrait de cette visite reste cette
seconde pièce assez chouette car elle comprend pas mal de
choses qui font le charme d'un endroit abandonné : un
plafond qui s'écroule, des murs qui s'écaillent, de beaux
restes décoratifs et dans le cas présent, une cheminée rose
bonbon.
La cheminée
est agrémentée de deux colonnes roses. À l'intérieur, deux
radiateurs à eau qui remplacent l'utilisation du bois.
L'idée est marrante, c'est une espèce de version vintage des
cheminées électriques. C'est la première fois que je vois
ça. C'était pas le plus cosy pour ce salon mais tous les
invités devaient discuter de ça en arrivant donc finalement
ça faisait son petit effet.
Je continue
la visite. Un grand escalier est présent mais je le
contourne pour faire un peu le tour du rez-de-chaussée.
C'est vite expédié malgré tout. Les pièces n'ont pas
vraiment de spécificités, sont petites et assez usées par le
temps. Un grand couloir principal dessert toutes les salles
de ce niveau.
Et permet
bien évidemment de rejoindre l'escalier. La perspective me
fait de l’œil et je grimpe à l'étage et là, c'est le drame.
Plus de la
moitié de ce niveau a été démolie et menace de s'écrouler
comme vous pouvez le voir à travers l'encadrement de cette
porte :
Plusieurs
trous indiquent que le sol n'est pas stable. On dirait que
des travaux de restructurations ont été entrepris à
l'arrache car tous les murs sont tombés et il reste un bout
de corps de cheminée au milieu de cet espace vide. Les trous
permettent de voir, plus bas, la salle à la cheminée rose,
entre autres. Autant dire que je ne m’éternise absolument
pas ici car je n'ai pas envie de faire le malin à traîner
sur un sol qui s'effondre dans une bâtisse centenaire
abandonnée. Le reste de ce niveau est totalement quelconque.
Je
redescends. J'ajoute aussi que j'en ai marre de faire des
pauses longues de 20 à 30 secondes chaque fois que je veux
prendre un cliché. Ça casse le rythme. La photo c'est
définitivement pas mon truc. Autant je trouve ça amusant de
cadrer, autant régler un appareil me gonfle sévèrement.
C'est vraiment la recherche que je préfère. Pour ça, je peux
être hyper patient et prendre un temps hallucinant tout en
étant méthodique. J'arrive toujours pas à le faire avec la
photo.
Sur ce,
direction la cave. Encore plus noire que le reste. Elle
parait gigantesque mais j'ai la flemme de faire des photos.
De toutes façons, elle est presque vide, hormis un peu de
matériel agricole, un vieux bateau lambda et quelques restes
d'échafaudages. Je remonte.
Lorsque
soudain, dehors, j'entends du bruit. Pas énorme, mais à
minima. Typique celui qui fait stresser. Pas assez pour être
certain qu'il est le fruit d'une présence humaine et trop
pour que ça ne puisse être que le vent.
Je regarde
à travers les lames des volets. Je vois une silhouette qui
se déplace. Et merde... Puis en regardant un peu plus
longuement, je constate qu'il s'agit en faite d'une personne
avec qui je parle de temps en temps sur internet qui avait
visiblement aussi ciblé ce lieu pour le visiter aujourd'hui
!
Je shoot
rapidement (enfin rapidement, façons de parler) le très beau
plafond (j'ai un peu retouché la photo pour pouvoir
l'afficher en entier) et je sors, rassuré par cette
situation improbable.
Nous nous saluons et échangeons quelques mots puis je file. Bilan des
courses ? Bon, j'ai peut-être été un peu dur avec ce
château. Certes, ce n'est pas un lieu aussi magique que le
château du héros, mais il reste assez décent. C'est une
visite plus intéressante pour les photographies que l'on
peut y faire plus que pour la recherche des choses
historiques à se mettre sous la dent. D'ailleurs, petite
déception, je n'ai trouvé que très peu de photos anciennes
le concernant...
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