Avant-propos :
- Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
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La visite
de ce domaine a quelque chose d'initiatique et de spirituel.
Et je dois dire que même s'il n'y a finalement pas grand
chose à voir, j'ai trouvé cette visite passionnante tant le
lieu regorge de détails et que l’enchaînement des
différentes étapes de son accès en fait un lieu
véritablement insolite.
Comme à mon
habitude, après avoir repéré le lieu sur Google Maps, je me
gare assez loin histoire de ne pas éveiller les soupçons du
voisinage clairsemé. Et c'est le début d'une petite
randonnée dans un bois assez dense avec une végétation
sauvage mais bizarrement assez douce et accueillante.
Après
quelques minutes de marche à contempler des cèdres et des
tilleuls probablement centenaires dans un silence
assourdissant, je commence à apercevoir les contours du
domaine Tuonela. Pas de doute, même s'il y a quelques traces
d'activités récentes, personne n'habite ici. L'ambiance est
particulièrement agréable et tranquille. Pas un bruit à
l'horizon : c'est donc le cœur léger et accompagné par le
soleil Printanier que j'entame la visite.
Le lieu
fait triste mine et contraste avec la quiétude ambiante. Le
bâtiment est réellement immense mais les
trois-quarts sont en ruines. Cela confirme que l'accès va
être assez épique et compliqué. Je fais le tour de
l'extérieur, histoire de m'assurer qu'il n'y a personne et
j'en profite pour immortaliser quelques engins qui
confirment la dimension agricole du lieu.
Et
maintenant, il va falloir trouver comment accéder à
l'intérieur de la bâtisse principale qui avait jadis des
proportions impressionnantes. Mais un problème de taille se
pose : tout est fermé et les seuls accès potentiels à la
petite partie conservée sont sur le point de s'écrouler et
il est donc excessivement dangereux de s'introduire par les
quelques ouvertures, sous peine de finir ensevelis sous les
décombres. Pire, mon portable capte à peine dans ce coin. Ce
n'est donc pas le moment de faire le fou et de tenter le
diable (et plus le temps passe, plus je repense à mes
proches me disant "fait attention quand même avec tout ça,
un jour, ça va mal finir").
J'entame donc mon chemin de croix avec un maximum de
précautions en me faufilant à travers un petit accès
discret. J'ai beau être fin mais l'entreprise s'annonce
douloureuse et difficile avec tout le matériel de photo. Je
fais donc le choix de me séparer de mon sac qui comprend mon
trépied et de prendre uniquement mon appareil.
Je le cache discrètement derrière des buissons. Ce n'est pas
l'idéal pour les poses longues mais compte tenu de cet accès
qui nécessite de bien bourlinguer, autant faire au plus
pratique. Je perdrais en qualité photographique mais au
moins je vais miser sur la sûreté.
S'en suit une succession de plusieurs pièces en ruines au
sein desquelles il faut un peu feinter pour passer à la
suivante. Difficile, salissant mais finalement assez
intéressant pour le côté aventurier de la chose. On se
croirait presque dans un jeu vidéo à passer différents
niveaux avec une difficultés qui augmente progressivement.
Il y a même quelque chose d'assez émouvant à parcourir des
pièces qui vont finalement de très en ruines à un état de
conservation quasi parfait. C'est presque une métaphore
inversée de la vie, comme s'il fallait re-traverser le
fleuve amenant au royaume des morts.
Ainsi, après plusieurs errances à travers des pièces où le
plafond est inexistant, où des escaliers amènent à des tas
de gravats et où des lits pendant mystérieusement sur des
pans de murs, je remarque une porte qui semble bien timide.
Elle est au premier étage, alors même qu'il n'y a plus de
sol à ce niveau. Il va donc falloir escalader ce mur, qui
par chance, est en pierre. Le geste s'annonce périlleux mais
après quelques efforts, me voici dans un couloir qui
m'indique clairement que je touche à mon but. Des WC hors
d'âge me tendent les bras et semblent me narguer "c'est la
merde hein ?".
À l'intérieur, le propreté des lieux tranche radicalement
avec l'ascension difficile que je viens d'effectuer. Et le
temps semble s'être arrêté. Bizarrement, alors même que le
lieu est plongé dans la pénombre, je ressens une grande
sérénité. Tout est en place depuis des lustres et le
mobilier transpire les années 60. Quelques traces récentes
trahissent un passage occasionnel (notamment un compteur
Linky, qui ne marche pas).
Comme dit plus haut, la majeure partie du domaine est dans
un état de ruine avancée. Ainsi, l'endroit encore préservé
est donc tout petit. Je passerais 40 minutes tout au plus à
l'intérieur, le nombre de pièces à immortaliser étant plutôt
restreint.
Comme dit
précédemment, j'ai dû laisser mon trépied à l'entrée, ainsi,
il sera assez difficile de faire des photos dans cette
noirceur. Je tente bien de monter en Iso ou de poser
l'appareil sur une
surface plane, mais ce n'est pas évident pour avoir des
clichés qui rendent bien. Vous m'excuserez
donc pour la qualité un peu aléatoire des photos. On
commence donc par ce magnifique salon, avec de belles
moulures au plafond et des tableaux qui sentent bon le
vintage.
Direction
le premier étage (et oui, c'est vraiment tout petit) où l'on
peut visiter plusieurs chambres dont deux présentent
réellement un intérêt. La première, plutôt mignonne, qui
comprend encore pas mal de fringues, une TV et des miroirs.
Le must
reste quand même l'autre chambre, qui, même si elle ne
diffère pas trop de la précédente a beaucoup plus de
personnalités et cela se manifeste notamment à travers
beaucoup de bibelots religieux et même un petit reliquaire.
C'est assez troublant en vrai.
Je prends
quelques photos parce que cette salle est vraiment au top.
Mais force est de constater qu'avec les Isos montés à fond
pour combler le manque de lumière, les photos qui ressortent
sont dégueulasses. Peut-être que lors d'un prochain détour
dans ces contrées, je retenterais le coup de rentrer avec
mon trépied pour faire honneur à ce lieu gigantesque et
avec une minuscule partie exploitable mais qui me plaît
bien. L'autre étage, le grenier, est insignifiant donc pas
la peine de trop s'attarder dessus.
Et à part
ça ? Niveau histoire ? Pas grand chose à se mettre sous la
dent, il s'agit d'un domaine agricole classique du début du
siècle dernier qui a commencé à s'écrouler à partir du tout
début des années 2000. Le propriétaire semble encore passer
de temps en temps même si tout laisse penser que lieu n'est
plus entretenu depuis des plombes car il n'est tout
simplement pas possible de le sauver sans de coûteux
travaux.
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