Octobre 2016
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- Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site. *** À lire :
Après de nombreuses recherches sur internet, tout laisse
à penser que ce lieu n'est pas réellement abandonné et qu'il
est une résidence secondaire un peu délaissée par ses
propriétaires. Je suis capable d'affirmer cela avec
certitude, preuves à l'appuie. Ne vous rendez plus dans ce
lieu qui a provoqué un engouement soudain dans un milieu peu
regardant sur l'abandon réel ou supposé d'un "spot" (je
m'inclue dedans). Vous noterez également que ce château est victime de son succès. Excessivement visité, il a été dernièrement pillé et dégradé. Enfin,
il n'est plus accessible depuis quelques mois, le
propriétaire ayant entamé une démarche de sécurisation et
de réhabilitation des lieux. Par *** Premier arrêt de notre roadtrip. Nous visitons donc ce château très à la mode ces derniers jours dans le milieu de l'exploration urbaine. Il est notamment connu pour avoir trois bustes dont un particulièrement marquant à qui il manque une partie de la mâchoire. Nous allons voir qui était le modèle de ce buste d'ici quelques lignes. L'histoire
du château ? Peu documentée. Le lieu a fait office un temps
de gîte, puis a semble t'il été découpé en appartements mais
c'est tout ce que l'on peut trouver. Impossible de mettre la
main sur sa date de construction et ses propriétaires
originaux. Nous
arrivons donc devant la grille imposante. Le château est
beau. À tel point, que si l'on ne regarde que rapidement,
son abandon ne tombe pas sous le sens car on peut
distinguer, à travers les fenêtres, de nombreux meubles et
les fameuses statues. De plus, l'herbe n'est pas si haute
que cela et il y a deux véhicules à côté des écuries.
Prudence, donc, même si il est relativement tôt et que les
habitants du village alentour ne sont pas encore levés. Nous
faisons un peu le tour pour trouver une entrée. Après une petite recherche minutieuse, nous parvenons à entrer discrètement et sournoisement dans la bâtisse. Nous arrivons dans un demi rez-de-chaussée, visiblement en travaux. Un rapide détour par ces petites pièces laisse supposer que cela pouvait tout à fait être un appartement privé (puisqu'il y a un salon et une salle de bain). Nous continuons et escaladons une grande marche pour arriver dans le hall d'entrée. Les choses sérieuses commencent. L'escalier avec sa rampe en fer forgée semble un peu fatigué par la vie mais avant de l'escalader, allons directement vers les pièces du rez-de-chaussée. Chose marquante, le temps semble ici s'être arrêté. Il y a absolument tout sur place. Certaines pièces sont même inaccessibles car complètement saturées d'objets en tout genre. Le hall est d'ailleurs particulièrement séduisant. Totalement sombre par cette heure très matinale, nous pouvons y distinguer un ancien poêle de toute beauté ainsi que des trophées de chasse. Première
pièce, qui comporte un magnifique piano, un buste que je
n'ai pas réussi à identifier et quelques tableaux. C'est
magnifique ! Pour le buste, Rudy, un lecteur, m'a invité à
regarder du côté d'une version Apollon de Louis XIII en me
disant qu'il s'agissait d'une piste. Le piano
Pleyel sonne encore un peu et il pourrait presque être à
même de jouer sans trop faire de fausses notes. Mais étant
plus à l'aise à la guitare qu'au piano, je ne préfère pas
tenter l'expérience. Nous faisons un peu le tour de la
pièce, regardons les différents livres et papiers qui
traînent puis nous continuons notre exploration. La deuxième
pièce s'offre à nous pour en prendre carrément plein la vue.
Je vous laisse admirer le cliché qui rend assez bien compte de ce que l'on peut voir en arrivant sur place. La pièce
est ornée de tableaux faits à même le mur, ce qui apporte
une touche très artistique à cette pièce. Ils semblent
traduire un environnement festif et jovial. Deux bustes
sont ici présents. Un que je n'arrive pas à identifier à
100%, qui possède un médaillon de la légion d'honneur et
comme le précise Rudy, qui est en costume de Maréchal. J'ai
beau chercher sur le net les Maréchaux qui ont eu la légion,
je ne trouve personne qui lui ressemble. J'arrive à obtenir
plus de résultats en changeant un peu le grade. Je tombe
alors sur une personne liée à la commune qui ressemble trait
pour trait à ce buste et qui a voyagé en Afrique noire et au
Moyen-orient (ce qui fait du sens avec ce que l'on peut
trouver dans le château). Encore en vie, je ne mettrai pas
son nom ici. Et un autre, dans un style beaucoup plus intriguant : Pourquoi ces statues ? Impossible de le savoir. Toutefois, en montrant la photo à un proche ayant travaillé dans le domaine des pièces de musées, j'apprends que le dernier buste est celui de Voltaire et qu'il est une reproduction d'un modèle du 18ème siècle sculpté par Houdon. En sortant
de la pièce, nous apercevons un mot soit disant des
propriétaires qui remercient les visiteurs d'avoir rangé
mais disent également qu'ils n'ont pas apprécié les
bouteilles de whisky et mégots de cigarette et que, ce
faisant, la police va faire des tests ADN. J'imagine que ça
vaut bien le coup d'envoyer New York Unité Spéciale pour ça. Les étages,
maintenant. Les pièces
visitées et le mobilier deviennent alors beaucoup plus
modernes et ont comme dénominateur commun d'être en bazar.
Déménagement précipité ? Pilleurs ? Toujours
est-il qu'on trouve beaucoup de tableaux, de journaux
internationaux, de vinyles et de tout un tas de documents.
Dans le lot, il y a même un arbre généalogique. Mais force
est de constater qu'il n'y aura rien de plus beau que ce
rez-de-chaussée. Cela fait mal au cœur de voir tout cet acharnement qui tranche réellement avec la quiétude des pièces antérieures. Toujours à ce niveau, des chambres et également du plancher en très mauvais état qui montre que l'édifice, même si il présente bien, est en fait sur le point de s'écrouler et qu'il sera difficilement récupérable. À noter, une chambre avec des rideaux jaune qui donne une touche très 70's et qui détonne totalement avec le reste de la résidence. Le dernier étage est quant à lui, franchement en très mauvais état. Les chambres sont toutes cabossées, et même les quelques peintures murales qui restent ne parviennent pas à émerveiller les visiteurs que nous sommes. L'arrivée est quand même assez sympa avec ces trophées animaliers. À voir, des
dessins réalisés à même le mur représentent des héros de
bande dessinées. On trouve aussi une bibliothèque assez
conséquente qui ferait plaisir à un collectionneur. Rien de
plus à voir à ce niveau si ce n'est un poste radio qui
ressemble à une raie manta (oui oui, le poisson) et qui
semble totalement bouche bée de nous voir en ce lieu. Il me
demande de l'aide mais je lui dit que je n'ai pas pour
habitude de prendre des objets et que c'est contraire à la
loi. Il y a même, semble t'il, une Internet Task Force Urbex
Police qui traite les contrevenants. Dure loi de
l'exploration urbaine ! Le bout du
couloir et sa fenêtre ovale, rajoute un peu à l'ambiance
quasi mystique qui se dessine en ces lieux. Au retour, nous passons par une autre chambre, en état très correct, qui semble avoir été habitée il y a encore peu de temps. Nous sortons, en prenant bien soin de refermer l'accès par lequel nous sommes rentrés. Petit détour par les deux pavillons de gardiens. L'un est vidé et en ruine. L'autre est ouvert possède encore beaucoup de mobilier que je ne mettrai pas en photo ici. Mais il y a un meuble à vaisselle de toute beauté et pas mal de tickets de RER parisiens. Bilan des
courses ? Un très
beau château, qui me fait un peu penser au Château Sécession
pour l'ambiance qu'il dégage. D'après mes sources, il parait
qu'il attire de nombreux visiteurs de nos pays frontaliers
et que certains s'autorisent même à voler des choses. Bonne
idée pour qu'il finisse muré ! *** |