La villa Sirenuca

Décembre 2018



Avant-propos :

- Aucune information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Ceci n'est pas un site de photographies mais de visites de lieux abandonnés.

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Je dois avoir une malédiction car ces derniers mois je dois nécessairement faire chaque adresse deux fois pour pouvoir y rentrer. C'est un peu fastidieux, surtout quand il y a de la route à faire et c'est pas faute de pourtant bien préparer et être incognito mais rien n'y fait.

Première tentative il y a un peu moins d'une année. J'ai proposé à mon pote Josh de venir m'accompagner pour visiter cette immense villa datant de la fin du 19ème siècle que j'ai trouvé après quelques heures de recherches. Simple lieu de villégiature lors de son édification, elle est devenue un site administratif sur la dernière moitié de son existence. Elle est inutilisée depuis 8 ans.

Rentrer dans le domaine n'est pas très compliqué, le tout est d'être discret. Mais une fois dans le domaine, mince ! Il s'avère que le seul accès a été bétonné et que lors de notre première visite, le béton était encore frais. C'est malheureusement le lot des adresses qui tournent à la vitesse grand V et qui sont situées dans des lieux passants. Pour ma part, je trouve 95% des sites moi même en prenant beaucoup de temps à les rechercher sur les internets et Google Earth. Avec un peu de logique, de l'histoire et surtout beaucoup de patience, on arrive à trouver beaucoup de choses. C'est donc un peu dégoûtés que nous repartons de ce premier échec, mais c'est le jeu !

Nous faisons une croix sur cette adresse.

Plusieurs mois ont passé. Un contact m'écrit un message pour me dire "Tiens ! J'ai vu que *** avait visité ce spot ! Il a probablement dû passer par "cet accès", à mon avis, il faut juste être assez fin. Arrête la bière et les pâtes pour la semaine.".

J'ouvre une cellule de crise avec mon 3615 binôme et nous partons quelques jours plus tard en direction de cette villa, accompagnés cette fois-ci de Scott, qui nous avait déjà présenté la maison sardine. Nous sommes la dream team des secs symboles et devons peser au maximum 110 kilos à nous trois. C'est donc confiants que nous partons au combat.

Les visites l'hiver sont toujours magnifiques, la végétation adoptant des couleurs vraiment séduisantes. Je pense qu'il s'agit là d'Ampelopsis qui prennent des couleurs rouges lors que le froid est là. Il y avait la même chose chez mes grands parents.



Nous arrivons, regardons l'accès potentiel et en effet, ça ne va pas être évident. Scott tente en premier. Négatif. C'est pas maigre qu'il faut être, mais carrément sortir d'une grève de la faim ! Je tente aussi. La tête passe (ça compte !) mais pas le buste ! Josh est le seul qui arrive à passer, non sans difficultés.

Sa mission : nous ouvrir une fenêtre pour que nous puissions rentrer.

Le lieu étant entièrement barricadé, la recherche de fenêtres se fait dans le noir complet, à la lampe frontale. Et nous en venons rapidement à la conclusion suivante : il n'est plus possible de rentrer dans ce lieu. Toutes les fenêtres de la villa, qu'elles soient au rez-de-chaussée ou aux étages, sont barricadées de l'extérieur avec des barres de métal sur les volets en complément des barreaux qui empêchent les intrusions, mais aussi sécurisées de l'intérieur avec des rivets, auxquels s'ajoutent des planches de bois vissées et, ultime précaution, les poignées de chaque fenêtres ont été cassées. Le lieu est aussi affublé de nombreuses étiquettes "Protection H24 - Intervention police". On n'est jamais trop prudent.

Je lui donne donc mon appareil photo à travers les barreaux (même l'appareil dans sa sacoche à du mal à passer, c'est dire !) et lui demande donc de faire quelques photos en plus des siennes, histoire que je puisse avoir une trace de tout cela.

J- "Ok mais ça se règle comment un Nikon ? Je sais pas comment ça marche !"
G- "Moi non plus, te prends pas la tête, contente toi de faire des photos de trucs alignées en prises globales, merci !"

Les photos ont donc été shootées en format brut et je me suis contenté de retoucher les perspectives, de centrer des choses et d'autres et de gérer un peu la colorimétrie.
Vous noterez que sur cette photo, je me suis amusé à modifier la fenêtre de gauche, d'ordinaire protégée par une planche de bois, juste pour voir comment ça faisait quand le lieu était  en meilleur état.



Et vous voyez la différence avec ici, où quelques planches viennent protéger des fenêtres munies de barreaux.



Petite pièce annexe sur le premier niveau. Finement décorée avec un puits de lumière du plus bel effet.



Ce qui est drôle, c'est que je n'ai jamais le réflexe de prendre des photos en format vertical. D'après mon collègue, ça permet de mettre en avant le plafond lorsqu'il est joli. Direction le rez-de-chaussée.

 

Scott et moi attendons dehors, sur les marches. Par chance, il est venu avec des bières dans son sac et nous devisons à l'ancienne en partageant une bouteille. On se raconte nos dernières anecdotes de visites. Je lui fait part de cette rencontre improbable, pas plus tard qu'hier, où j'allais visiter un château en parfait état perdu dans la pampa et où, comble de la malchance, un loto était organisé dans une petite salle annexe. Le jardin était ouvert pour l'occasion et était donc rempli de voitures. Bruno et moi étions les seuls jeunes à traîner. Pire, le maire, sentant probablement notre idée, s'est garée devant l'entrée et est sorti en mode "You have no power here !".
Brocouilles donc. Mais un autre retour est prévu très prochainement puisque je suis dans une phase où je dois tout faire deux fois.

Ces anecdotes sont troublées par notre ami qui nous dit, à travers une fenêtre, "Hé les gars, il y a des capteurs de mouvements au rez-de-chaussée et ça fait des flashs de photos. C'est moyen vous trouvez pas ?".
Nous prenons donc la décision de partir. Je vous mets les deux dernières photos prises à main levée par l'unique visiteur de ce lieu :

 

Pas mal l’ascenseur en bois, non ? Les autres pièces du rez-de-chaussée sont magnifiques, mais pas eu le temps de les immortaliser avec mon appareil.

Je crois qu'il faut donc définitivement tirer un trait sur ce lieu et se rendre à l'évidence : il n'est plus visitable.

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