Janvier 2019
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Avant-propos : - Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site. *** Troisième tentative pour rentrer dans ce lieu, et me voici enfin à l'intérieur. Et d'emblée, je ressens une sensation que je n'aime pas trop : celle d'entrer dans l'intimité d'une famille. Il faut dire que le lieu est situé dans un petit village et qu'il a sans doute constitué le point névralgique des locaux pendant des siècles. Ainsi, visiter ce lieu n'est pas seulement prendre un risque aux yeux du propriétaire actuel, c'est surtout commettre un acte qui fera un mal sincère aux habitants de tout un petit village. Pourquoi le visiter, donc ? Car il est fortement probable que le lieu soit transformé prochainement et qu'il soit donc potentiellement défiguré. Un lieu en bon état avec une architecture typique de la région ne se refuse pas de pouvoir être immortalisé. Je respecte donc les principes de base : discrétion, respect du site et rapidité. À noter que
pour cette troisième tentative je suis accompagné de mon
collègue el famoso Bruno, qui est, il faut le dire, bien
plus courageux que moi dans certaines situations. Pour ma
part, j'aime bien me poser, réfléchir, prendre la
température et jouer un peu au Samouraï errant avant de
rentrer dans un lieu. Le château
comprend une quarantaine de pièces mais en réalité seulement
2 ou 3 sont dignes d'intérêt. Le reste étant soit vide, soit
vieillot et quelconque. L'entrée est ce qui a vraiment le
plus de charme. Même si l'ameublement est assez hétéroclite,
le mélange des genres qui fait face à cet escalier imposant
a vraiment de la gueule.
Nous
continuons au premier étage qui comprend un grand couloir
qui permet de desservir quelques chambres.
La
configuration du lieu est un peu curieuse. Le château est
tellement grand que c'est un peu labyrinthique, sans trop de
logique. On passe d'une aile à l'autre, sans trop savoir
comment, ça monte, ça descend et cela met en lumière les
différentes époques de réhabilitation et de reconstruction
du château. On a un peu de mal à s'y retrouver. Dans la
partie la plus moderne, on trouve, en dehors de quelques
chambres quelconques, deux salles qui possèdent des lits
professionnels qui témoignent de l'ancienne fonction de
cette aile.
Mais
revenons au bâtiment principal. Voici un exemple de chambre
assez datée comme il y en a tant dans ce château.
Même si le
lieu n'est plus habité, certains meubles n'ont pas été
débarrassés. Ainsi, on trouve encore les lits, quelques
radios ou d'anciennes télé. Il y a également des crucifix
présents un peu partout, ce qui m'a dans un premier temps
laissé penser que le lieu avait eu une vocation vaguement
religieuse. Après recherches, je pense qu'il n'en est rien.
Retour au
rez-de-chaussée. Finalement, c'est bien ici qu'on trouve le
plus intéressant avec cette entrée et ces deux salons
d'assez belle facture.
M'est avis
que ces pièces avaient pour principale fonction de réunir
des familles et ne constituaient pas des lieux de vies pour
la simple est bonne raison que la cuisine est située
vraiment loin et qu'il n'y a pas, sauf erreur de ma part, de
toilettes à proximité.
Mention spéciale à cette pièce. Même avec une moquette à la coloration douteuse, la classe est belle et bien là ! Visite au
pas de course malgré tout. Le vis à vis est énorme et comme
ce village est tout petit, le moindre intrus est
immédiatement repéré. Sans compter que l'accès à l'intérieur
ne permet pas de nous faire passer pour des visiteurs un peu
paumés. D'ailleurs,
pour plus de discrétion, je n'ai pas pris mon trépied lors
de cette visite. Déjà que ma voiture intrigue avec sa plaque
qui n'est pas de la région, le village est tellement isolé,
qu'il n'est pratiquement pas possible de tomber là par
hasard, même pour du tourisme. J'ai donc préféré jouer la
prudence même si les quelques voitures que nous avons pu
croiser nous ont absolument toutes dévisagées en passant à
côté de nous. Vous savez, cette impression bizarre, lorsque
vous marchez sur le bord de la route, quand on sent que les
gens freinent quand ils passent à votre niveau et vous
regardent avec insistance en se demandant ce que vous faites
là... Voilà pour
l'ambiance. En même temps, il faut les comprendre, loin de
toute forme de civilisation et avec un petit côté village
Gaulois avec ses quelques dizaines d'habitants, ils doivent
avoir peur des cambriolages et actes de malveillances. S'ils
savaient que notre démarche, aussi troublante soit-elle, est
à l'opposée de tout cela... *** |