Avant-propos
:
- Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Ceci n'est pas un site de photographies mais
d'explorations.
***
Perdue au
milieu de nul part, cette école secondaire Catholique du
19ème siècle, reconvertie en pension, possède un charme fou.
Isolée au milieu des champs, elle amène à effectuer une
vraie retraite tout en faisant de l'exploration urbaine.
Pensée par un architecte de renom, sa construction possède
donc le don d'apporter méditation et bienveillance au
visiteur du lieu. Il s'agit du second site que nous avons pu
parcourir, toujours en compagnie de Jules, lors de notre
périple de la fin du mois d'octobre.
Pas de
souci pour se garer et encore moins pour contourner cet
endroit. Marcher dans les champs pour arriver à explorer un
site est parfois tout aussi intéressant que le site en lui
même. Cela permet de contempler la nature, de sentir ses
odeurs, son énergie, regarder ses couleurs et entendre la
musicalité de ses sons. Croyez moi, lorsque l'on habite une
grande agglomération suffocante, cela fait un bien fou.
Quelques
tentatives et hop, nous voici à l'intérieur d'une des plus
belles visites que j'ai pu effectuer. Pas par ce que l'on y
trouve en son sein (car le lieu est vide) mais par
l'atmosphère générale qui s'en dégage.
Une fois
passés dans le parc, nous n'avons qu'à rentrer, les portes
sont toutes grandes ouvertes. Le lieu n'est pas dégradé
(quasiment pas de tags) mais a servi d'arène pour de
l'airsoft, à en voir le nombre de billes qu'il y a au sol.
Nous
arrivons dans un grand couloir faisant parti du cloître,
comme il en existera tant dans ce bâtiment immense.
Sur notre
droite, une salle qui semble être une ancienne salle de
réunion / réception.
Mais avant
d'explorer le bâtiment, nous sommes, forcément, attirés par
l'église qui reste l'un des points centraux de cette visite.
L'accès se
fait le plus simplement du monde et là, nous sommes
totalement émerveillés parce ce qu'il s'offre à nous.
(Photographie
par Jules)
Tout
est en parfait état. L'autel, les vitraux et l'harmonium
sont exceptionnels. C'est époustouflant et d'une beauté qui
en est touchante.
(Photographie
par Jules)
En
s'approchant un peu plus, on peut voir le magnifique autel,
dans un état de conservation particulièrement bon, qui
laisse présager de la puissance divine derrière cela.
Mes cours
de catéchisme datent un peu, mais il me semble que cela
reprend quelques dimensions de l'Eucharistie (le sacrifice,
la mort et le partage). Impressionnant.
L'harmonium
n'est pas en reste, il semble en état de fonctionnement (je
n'ai pas tester, je n'aime pas faire du bruit en
exploration).
Nous
sortons de l'église par un petit passage qui amène dans les
cuisines qui ne présentent pas tellement d'intérêt, si ce
n'est celui d'avoir un énorme batteur industriel, sans doute
trop contraignant à déplacer. Nous traversons ensuite un
petit dépôt et nous voici au point de départ.
Nous allons
maintenant explorer les étages, qui ne présenteront pas
forcément de charme, soyons honnête, même si l'on trouve
encore de beaux papiers peints. Le principal point
d'attraction concerne la vue qui va crescendo au fur et à
mesure de l'ascension des 4 niveaux supérieurs.
On pourra
aussi accéder, par ce biais a une vue saisissante de
l'église en prenant place là où se trouvait l'ancien orgue.
Puis, encore et toujours des couloirs dont la qualité se
dégrade plus nous progressons.
Nous
passons aussi par les anciennes salles de bains. Peu de
chose à voir (forcément), sauf un duo composé d'une douche
et d'une ancienne baignoire adaptées pour personnes
handicapées (modèle Matia Calèche d'après l'étiquette).
Nouvel
étage, encore et toujours des chambres, parfois en petits
appartements. Chose qui m'a beaucoup intrigué, il y avait un
lit dans la salle à manger. Je ne sais pas si cela s'est
terminé en walking dead, mais c'est curieux.
À partir du
dernier étage, le lieu est beaucoup plus dégradé même si
cela ne se voit pas toujours sur les photos, le sol craque,
est parfois troué par endroit et des fuites de radiateurs
démolissent les parquets des grands couloirs. On trouve même
une grande pièce infestée de fientes de pigeons avec une
odeur pestilentielle.
Ultime
curiosité, il y a aussi, dans les combles, quelques pièces à
vivre où il est impossible de se tenir debout. Pourtant, le
lieu possède une salle de bain, donc j'imagine très mal le
fait de devoir prendre une douche courbée. De même,
l'escalier étant microscopique, comment était-ce possible de
monter les meubles ? Mystère divin.
Après en
avoir pris plein les yeux avec du papier peint plus 70's que
la moyenne, nous redescendons pour voir l’ultime partie du
rez-de-chaussée que nous n'avons pas pu encore visiter. Nous
trouvons une salle de jeux vide (très haute de plafond), des
pièces du secrétariat ainsi qu'une inscription murale sous
la peinture qui s'écaille invitant à ne pas cracher par
terre. en français et en hollandais. Pourquoi cela ? Comme
me le souligne un lecteur, Hvitur, il s'agit probablement le
limiter les risques de tuberculose.
Voici
enfin le second point clef de ce magnifique séminaire.
Il s'agit d'un grand théâtre, en excellent état de
conservation, avec une grande tapisserie médiévale
tout au fond et un décors encore présent sur scène.
Sur la tapisserie on peut lire "Hic Fecerunt Prandium, Hic
Episcopus Cibum Et Potum Benedicit, Odo Eps" ce qui grosso
modo veut dire "Ici ils font un repas et l’évêque bénit la
nourriture et le vin, l’évêque Odon". D'après internet,
c'est tiré du serment d'Harold, un roi anglo-saxon.
Du pur enchantement, ce lieu est tout bonnement
épastrouillant (oui, ce mot existe). Nous faisons le tour
du bâtiment histoire de prendre quelques clichés de
l'extérieur et de la façade avant, étrangement fleurie et
pas si en friche que cela.
Nous
repartons très discrètement, avec le sentiment d'avoir
fait une visite de haute voltige sur un lieu très bien
conservé. Quid de son avenir ? Après 15 ans d'abandon, il
a été vendu à des ibériques qui le laissent totalement en
l'état...
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