Le séminaire de l'Eucharistie
(Hôpital Plaza)

Octobre 2016



Avant-propos :

- Aucune information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Ceci n'est pas un site de photographies mais d'explorations.

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Perdue au milieu de nul part, cette école secondaire Catholique du 19ème siècle, reconvertie en pension, possède un charme fou. Isolée au milieu des champs, elle amène à effectuer une vraie retraite tout en faisant de l'exploration urbaine. Pensée par un architecte de renom, sa construction possède donc le don d'apporter méditation et bienveillance au visiteur du lieu. Il s'agit du second site que nous avons pu parcourir, toujours en compagnie de Jules, lors de notre périple de la fin du mois d'octobre.

Pas de souci pour se garer et encore moins pour contourner cet endroit. Marcher dans les champs pour arriver à explorer un site est parfois tout aussi intéressant que le site en lui même. Cela permet de contempler la nature, de sentir ses odeurs, son énergie, regarder ses couleurs et entendre la musicalité de ses sons. Croyez moi, lorsque l'on habite une grande agglomération suffocante, cela fait un bien fou.

 

Quelques tentatives et hop, nous voici à l'intérieur d'une des plus belles visites que j'ai pu effectuer. Pas par ce que l'on y trouve en son sein (car le lieu est vide) mais par l'atmosphère générale qui s'en dégage.

Une fois passés dans le parc, nous n'avons qu'à rentrer, les portes sont toutes grandes ouvertes. Le lieu n'est pas dégradé (quasiment pas de tags) mais a servi d'arène pour de l'airsoft, à en voir le nombre de billes qu'il y a au sol.

Nous arrivons dans un grand couloir faisant parti du cloître, comme il en existera tant dans ce bâtiment immense.

Sur notre droite, une salle qui semble être une ancienne salle de réunion / réception.

Mais avant d'explorer le bâtiment, nous sommes, forcément, attirés par l'église qui reste l'un des points centraux de cette visite.

L'accès se fait le plus simplement du monde et là, nous sommes totalement émerveillés parce ce qu'il s'offre à nous.

(Photographie par Jules)

Tout est en parfait état. L'autel, les vitraux et l'harmonium sont exceptionnels. C'est époustouflant et d'une beauté qui en est touchante.


(Photographie par Jules)

En s'approchant un peu plus, on peut voir le magnifique autel, dans un état de conservation particulièrement bon, qui laisse présager de la puissance divine derrière cela.



Mes cours de catéchisme datent un peu, mais il me semble que cela reprend quelques dimensions de l'Eucharistie (le sacrifice, la mort et le partage). Impressionnant.


L'harmonium n'est pas en reste, il semble en état de fonctionnement (je n'ai pas tester, je n'aime pas faire du bruit en exploration).

Nous sortons de l'église par un petit passage qui amène dans les cuisines qui ne présentent pas tellement d'intérêt, si ce n'est celui d'avoir un énorme batteur industriel, sans doute trop contraignant à déplacer. Nous traversons ensuite un petit dépôt et nous voici au point de départ.


Nous allons maintenant explorer les étages, qui ne présenteront pas forcément de charme, soyons honnête, même si l'on trouve encore de beaux papiers peints. Le principal point d'attraction concerne la vue qui va crescendo au fur et à mesure de l'ascension des 4 niveaux supérieurs.




On pourra aussi accéder, par ce biais a une vue saisissante de l'église en prenant place là où se trouvait l'ancien orgue. Puis, encore et toujours des couloirs dont la qualité se dégrade plus nous progressons.

Nous passons aussi par les anciennes salles de bains. Peu de chose à voir (forcément), sauf un duo composé d'une douche et d'une ancienne baignoire adaptées pour personnes handicapées (modèle Matia Calèche d'après l'étiquette).

Nouvel étage, encore et toujours des chambres, parfois en petits appartements. Chose qui m'a beaucoup intrigué, il y avait un lit dans la salle à manger. Je ne sais pas si cela s'est terminé en walking dead, mais c'est curieux.



À partir du dernier étage, le lieu est beaucoup plus dégradé même si cela ne se voit pas toujours sur les photos, le sol craque, est parfois troué par endroit et des fuites de radiateurs démolissent les parquets des grands couloirs. On trouve même une grande pièce infestée de fientes de pigeons avec une odeur pestilentielle.

Ultime curiosité, il y a aussi, dans les combles, quelques pièces à vivre où il est impossible de se tenir debout. Pourtant, le lieu possède une salle de bain, donc j'imagine très mal le fait de devoir prendre une douche courbée. De même, l'escalier étant microscopique, comment était-ce possible de monter les meubles ? Mystère divin.




Après en avoir pris plein les yeux avec du papier peint plus 70's que la moyenne, nous redescendons pour voir l’ultime partie du rez-de-chaussée que nous n'avons pas pu encore visiter. Nous trouvons une salle de jeux vide (très haute de plafond), des pièces du secrétariat ainsi qu'une inscription murale sous la peinture qui s'écaille invitant à ne pas cracher par terre. en français et en hollandais. Pourquoi cela ? Comme me le souligne un lecteur, Hvitur, il s'agit probablement le limiter les risques de tuberculose.





Voici enfin le second point clef de ce magnifique séminaire. Il s'agit d'un grand théâtre, en excellent état de conservation, avec une grande tapisserie médiévale tout au fond et un décors encore présent sur scène.



Sur la tapisserie on peut lire "Hic Fecerunt Prandium, Hic Episcopus Cibum Et Potum Benedicit, Odo Eps" ce qui grosso modo veut dire "Ici ils font un repas et l’évêque bénit la nourriture et le vin, l’évêque Odon". D'après internet, c'est tiré du serment d'Harold, un roi anglo-saxon.

Du pur enchantement, ce lieu est tout bonnement épastrouillant (oui, ce mot existe). Nous faisons le tour du bâtiment histoire de prendre quelques clichés de l'extérieur et de la façade avant, étrangement fleurie et pas si en friche que cela.





Nous repartons très discrètement, avec le sentiment d'avoir fait une visite de haute voltige sur un lieu très bien conservé. Quid de son avenir ? Après 15 ans d'abandon, il a été vendu à des ibériques qui le laissent totalement en l'état...
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