Juin 2016
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- Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site. *** Dernier lieu à la mode dans le monde de l'exploration urbaine, ce château m'a laissé une impression bizarre. Mais avant de parler de mes états d'âme, commençons par dresser un petit topo historique. Dans cette
petite ville au nom rigolo, la présence de ce château est
attestée depuis le milieu du 18ème siècle. Après avoir
hébergé quelques membres ayant eu un rôle politique dans
l'histoire de notre pays, il sera, comme beaucoup de
châteaux, utilisé par les forces d'occupations militaires. Passant de mains en mains au fil des restaurations successives, il appartiendrait aujourd'hui à un notable exerçant dans un autre département. Le château est dans un état de délabrement avancé, mais ô miracle, quelques pièces sont encore en l'état. Après avoir tourné en voiture plusieurs fois en voiture afin de repérer une entrée, je décide de m'y aventurer seul en passant par le parc. Les habitants me dévisagent. Ils sont, sans doute, un peu saoulé par la célébrité du lieu. J'escalade, avec l'aide d'un arbre, le mur sur le côté qui donne sur les champs, non sans avoir reçu au préalable un coup de pression d'un chat borgne se tenant à une liane de la jungle qui fait office de jardin. Il y a sans doute un accès plus aisé mais j'ai pris celui qui me semblait le plus intuitif et le plus discret. Quelques pas à travers la gadoue et me voici devant l'imposante bâtisse. Je fais rapidement le tour. Avec cette végétation luxuriante et cette pénombre de fin de journée doublée à un temps de merde, il n'est pas aisé du tout d'avoir une belle vue ni même d'y voir quelque chose. J'entre par une petite fenêtre du rez-de-chaussée au pied de laquelle une poubelle a été posée pour faciliter l'escalade. J'arrive d'emblée dans une pièce à vivre comprenant un petit billard sympa. Je fais un
petit peu le tour pour constater tout le capharnaüm ambiant
lorsque soudain, j'entends des voix. C'est la première fois
que je croise d'autres personnes dans le cadre de mes
explorations. Je vois, dans un premier temps, un
couple. Ils ont l'air très sympa et semblent impliqués
dans leurs photos. Ils me disent qu'il y a d'autres
personnes qui visitent également. Dans la pièce suivante, je croise les autres explorateurs. Ils ne sont pas français et prennent des photos avec un soin de dingue. Chose marrante, après mon exploration, je les verrais toujours dans la même pièce en train de prendre des clichés. Il s'agit vraisemblablement d'une chambre à coucher avec une belle bibliothèque, un synthé, des objets cools et des tableaux. Les objets
ont une utilité qui me dépasse. Je vois bien qu'il y a un
bateau mais au pied du lit se trouve un "truc". Pas moche
mais énigmatique. Un instrument de musique asiatique ? Au bout de cette enfilade de chouettes pièces, l'accès est démoli et on ne peut aller plus loin sans prendre quelques risques. Je monte au premier étage par un bel escalier, non sans avoir constaté un bazar monstre au pied des marches avec toute sorte d'outils, de malle et d'engins, pour arriver dans un couloir qui comprend une très belle fresque murale qui est selon moi, le clou de la visite. Très surprenant ! Beau point également pour le chambre qui est encore bien tenue. Un tableau d'une personne indéterminée en tenue d'avocat (le proprio ?), une autre qui a un faux air de Descartes et une sculpture de lapin un peu étrange, tendance steampunk. Le reste de l'étage n'est pas tellement intéressant. Il y a une espèce de pièce en demi étage toute minuscule où l'on peine à se tenir debout. Pour des domestiques ? Au bout, une belle vue qui permet de se rendre compte de l'état de délabrement avancé du lieu. En montant au second, pas grand chose à se mettre sous la dent. Voilà qui
est fait pour cette visite. Toutefois, j'ai un arrière goût
amer à la fin de la visite. Le lieu semble presque
touristique et ça me gène un peu d'autant plus que le
propriétaire doit être embêté d'avoir tout cela sur les
bras. Ensuite, c'est typique le genre de lieu qui est plus
beau en photo retouchée qu'en vrai. Cela m'avait fait la
même impression lors de la visite du château verdure. Il
faut dire aussi que je l'ai visité en fin de journée avec un
temps délicat et un peu au pas de course, pour des raisons
personnelles. *** |