Avant-propos :
- Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Ceci n'est pas un site de photographies mais de visites
de lieux abandonnés.
***
Dernier
lieu à la mode dans la région. À croire que les adresses,
même des plus dangereux manoirs, tournent à la vitesse
grand V auprès de n'importe qui (surtout des gens qui
débarquent d'on ne sait trop où et qui font déjà les plus
belles visites de la région en série). Ceci dit, je suis
peut être mauvaise langue, car j'ai moi même visité ce
lieu après l'avoir trouvé totalement par hasard, et sans
l'aide d'aucune façade, alors que je cherchais un autre
truc dans le même coin. Si je l'ai fait, d'autres ont très
bien pu le faire.
Mais
avant de commencer la rédaction de ce texte, il est
important de vous mettre en garde sur la dangerosité
extrême de cette adresse. Le lieu est encore debout par
l'opération du Saint-Esprit mais s'écroule petit à
petit. Ainsi, il n'est pas de trop de vous déconseiller
très fortement d'y aller même si vous avez l'adresse, a
fortiori si vous êtes seul. Vous le savez sans doute
déjà, un accident très sérieux a déjà eu lieu entre ces
murs. Y aller vous expose à un danger mortel.
Sérieusement. L'exploration urbaine
n'est pas un jeu.
Le plus
sage est donc de vous contenter de ce compte rendu.
De
l'extérieur, ça ne paie pas de mine. Le propriétaire de
cette ancienne maison de maître a progressivement acheté
les habitations adjacentes au fil des ans. Il en résulte
une habitation à l'architecture hétéroclite et passe
partout mais qui, si on s'y attarde un peu, montre
clairement les différentes époques qui ont marqué la vie
de cette maison de famille à travers le siècle dernier.
Aujourd'hui, une grille métallique empêche les piétons de
s'approcher de trop près et ceux-ci sont invités à se
déplacer sur le trottoir parallèle afin d'éviter les
potentielles chutes de tuiles. C'est dire si il est de
notoriété publique qu'il ne faut pas s'y aventurer.
L'accès n'est pas très compliqué pour peu que l'on sache
faire preuve de discrétion.
Une fois
dans le périmètre de la maison, je tente de pousser une
lourde porte, bingo, la première tentative est la bonne,
elle est ouverte.
J'arrive
dans un patio, une espèce de cour intérieure qui servait
probablement de lieu de stockage agricole. L'ambiance est
bizarre voire même un petit peu glauque. En effet, droit
devant moi se dresse un crucifix renversé ! Ça me glace le
sang et me rappelle les symboles antichrétiens faisant
référence à la croix
de Saint-Pierre.
Je rentre
dans la partie maison de maître et force est de constater
que son état de délabrement est encore pire que ce que
j'avais imaginé. Heureusement que j'ai pu le visiter alors
qu'il faisait soleil et que le vent ne soufflait pas trop
sinon c'est carrément aller au suicide. Au demeurant, le
lieu est diablement photogénique et surtout, il y a encore
tout dedans !
Au sol,
on trouve des bouts de plafond qui traînent. Par ailleurs,
même si cela ne se remarque pas sur les photos, le
rez-de-chaussée est très sombre car les volet sont fermés
et protégés.
Les
pièces de ce niveau sont consacrées au repas avec deux
salons et une cuisine. Je ne m'attarderais pas partout car
le plafond pendouille dangereusement. Voici une photo d'un
des salons, histoire de vous faire une petite idée. Alors
oui, c'est dans son jus, mais voir un lieu aussi destroy
encore totalement meublé est assez incroyable.
Je prends
toutes les précautions du monde pour monter à l'étage. Le
sol est troué par endroit ou penche même carrément, signe
que d'ici quelques semaines, il aura disparu.
En toute
logique, cette partie comprend de nombreuses chambres,
toujours dans un jus très catastrophique.
Il
y a beaucoup de lits. Plusieurs familles vivaient très
probablement ici (j'en parle en fin de page).
Les deux
dernières pièces sont les plus intéressantes car elles
comportent pas mal d'éléments assez visibles qui
documentent la vie des propriétaires.
Vous ne
le verrez pas sur les photos mais plusieurs détails
renvoient à l'Asie et plus particulièrement à la
Thaïlande, à travers des bouteilles de shampoing
notamment.
Dans la
dernière chambre de ce niveau, plusieurs bibelots ramènent
aux rois de France et à la noblesse de notre pays. À ma
connaissance, ils étaient probablement juste décoratifs.
D'après mes recherches, absolument rien ne permet de lier
ce village ou les propriétaires de cette maison de maître
à la haute bourgeoisie.
Un
palier permet de se rendre sur une espèce de terrasse plus
ou moins couverte (à moins que le toit ait juste disparu).
Visite
terminée ? Presque. Il n'est pas évident de s'y retrouver
avec ces amas de gravats ou ces petits couloirs condamnées
à cause d'un sol aujourd'hui disparu mais un petit
escalier permet de rejoindre une maison de ville qui a été
annexée plus récemment. Là, on rentre dans un style années
80 qui a visiblement été rénové il n'y a pas si longtemps.
On y trouve par exemple du double vitrage ou même une
façade totalement ravalée et comme neuve. Toujours du
bazar, mais moins de charme et quelques traces de
dégradations humaines, que ce soit sur la 205 dans le
garage ou bien dans la salle de bain où quelqu'un a cru
bon de marquer "HELP ME" sur le miroir. Mais croyez moi,
quand vous êtes seuls dans uns telle baraque, c'est assez
peu rassurant.
Je sors.
Non loin de l'entrée, il y a encore une autre partie à
visiter mais je ne le sens pas tant ça semble précaire.
Faisons
le point sur les informations que j'ai pu trouver pendant,
et après ma visite.
Premièrement,
je n'arrive pas à comprendre pourquoi le lieu est aussi
mal en point. Je n'ai pas l'impression qu'il ait brûlé
mais il semble s'écrouler malgré tout. Peut-être la mérule
? Peu probable, elle est, par chance, quasi inexistante
dans la région. Toujours est-il que d'après les photos
aériennes, le lieu, abandonné depuis plus de 10 ans, a
perdu sa toiture en 2014.
La mairie
a conscience que ce site est un problème car la famille a,
au fil des décennies, racheté tout ce qui était mitoyen à
la maison à tel point que la mairie qualifie l'adresse non
pas de maison, mais carrément d’îlot. Une démolition est
évoquée depuis des lustres mais n'est toujours pas
réalisée. Je ne sais pas ce qui bloque. Deux projets sont
à l'étude pour la remplacer.
Il s'agit
donc d'une maison de famille appartenant à des
professionnels qui exercent dans un domaine qui fait
honneur à ce beau département. Les conjoints d'un des
couples sont décédés il y a une petite dizaine d'année
(après l'abandon apparent du domicile) et possédaient la
partie plus moderne. L'autre couple, lorsque l'on cherche
sur internet à partir des noms et prénoms trouvés sur
place et via le cadastre, est un couple Franco-Thaïlandais
qui semble installé en Thaïlande de manière pérenne. Ce
sont eux les propriétaires de la partie la plus ancienne.
Ils ont également un autre bien non loin de là.
Voilà
pour les infos. À retenir que ce lieu synthétise bien ce
qu'est la visite de maisons abandonnées tant il y a tout
pour plaire mais aussi à quel point le danger est grand et
doit être fait avec maturité et précaution tout en gardant
à l'esprit que ce n'est pas un jeu et que l'on peut aller
jusqu'à risquer sa vie. Soyez sérieux !
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