Février 2017
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- Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site. *** Dernier
arrêt de notre roadtrip en compagnie des sieurs Josh
et Florent. Cette villa, pour laquelle j'ai un véritable
coup de cœur, est située dans une zone pavillonnaire plutôt
haut-de-gamme (et c'est peu dire), mais bizarrement, l'accès
est déconcertant de facilité. Pas besoin d'y aller en mode
Shinobi. C'est ouvert. Point. En principe, c'est plutôt mauvais signe et cela rime souvent avec casses, pêches, fractures et expulsions. Mais ici, force est de constater que le lieu est malgré tout dans un état de conservation relativement correct. L'histoire de cette adresse n'est absolument pas documentée mais en fouillant un peu le net on arrive à mettre en relation quelques informations. Il s'agit là d'une ancienne exploitation agricole qui doit remonter au XIXème siècle dans un style vaguement Andalou. Au sein de cette exploitation agricole, l'on cultivait l'une des plantes la plus chère et luxueuse au monde. Les premières photographies aériennes que l'on peut trouver datent des années 40 et comme nous le verrons en toute fin de page, le lieu a conservé la même architecture extérieure depuis lors mais a été remanié et réactualisé en maison de maître au début des années 2000 (en conservant quelques éléments anciens à l'intérieur). Le dernier propriétaire en date, d'après "la rumeur", était un magnat de la finance qui dû abandonner son bien précipitamment pour des questions monétaires. L'abandon date d'environ 2010 et depuis la lieu a été squatté, légèrement pillé et un brin dégradé. Après
avoir garé la voiture, nous pénétrons dans le parc de
5 hectares aux essences méditerranéennes et nous apercevons
la villa, magnifique, avec son terrain de tennis. Nous
faisons un peu le tour du propriétaire et observons
l'ouvrage dans toute sa qualité. La piscine à
débordements, les fontaines, les palmiers ainsi que son
garage immense nous mettent dans l'ambiance jet-set.
L'ancienne
fontaine de l'accueil n'est plus en activité depuis presque
10 ans, mais arrive encore à nous faire de l’œil. De taille
tout à fait correcte, elle pourrait être considérée comme
une piscine dans un pavillon de banlieue.
Pour rentrer dans la villa ? Rien de plus simple, les fenêtres ont été fracturées. On arrive ainsi directement dans l'ancien salon composé d'une cheminée et du fameux piano. Cette pièce
est probablement la plus délabrée et dégradée de toute la
villa. Quelques tags sont présents y compris sur ce
magnifique piano (encore bien accordé), mais le plafond
s'écroule complètement. En continuant on passe par des
chambres, vides, et une grande cuisine, semi équipée.
Dans la
cuisine, une machine à laver et énormément de rangements. La
porte de service laisse apparaître une belle vue sur le
jardin.
Nous
continuons pour voir encore des chambres et des salles de
bains. D'ailleurs c'est simple, les 7-8 chambres avaient une
salle de bain attitrée avec baignoire et on trouve même
plusieurs cuisines, si bien que je me demande si le lieu n'a
pas été découpé en appartements sur le tard ou bien si il
n'a pas servi de gîte, un temps.
Dans une des ailes de la villa, on tombe sur des plafonds en tissu pleins de charmes qui donnent un aspect baldaquin et très bourgeois. Sans doute les appartements des MCs des lieux qui menaient grande vie. Il y avait aussi la possibilité de contrôler la clim, directement via un petit boîtier vintage. J'aime bien ce genre de détails que l'on ressent d'ailleurs parfois en se baladant chez Ikea où l'on se dit "Ma foi, c'est ingénieux". Malheureusement,
quelques éléments des salles de bains ont été détériorés
mais mon attention se porte sur l'une, faisant office de
couloir, qui comporte tissus au plafond et rideaux, lui
donnant ainsi un air très fantomatique.
La porte
d'entrée, elle, est toujours fermée, et solidement. Dans le
petit vestibule, nous pouvons apercevoir quelques poutres
anciennes qui ont été conservées lors d'une réhabilitation
récente.
Petit passage par l'ancienne salle du billard (dont les boiseries ont été volées...). Puis nous
sortons,afin d'aller dans la tour.
Pause
clope pour mes acolytes. Les bières étant dans la voiture,
je me prends à me dire que boire une bière du haut de
cette tour doit être le pied total. La vue est sublime et
un banc de béton permet d’admirer le tout pendant des
heures.
Après un
bref passage par le sous-sol / rez-de-chaussée, qui
ressemble finalement au reste (avec quelques traces du passé
comme des devoirs scolaires ou un carton - vide - de PS2),
nous allons voir la piscine.
N'ayant
pas grandi dans un pays chaud, c'est la première fois de
ma vie que je vois une piscine en trois niveaux.
Totalement ahurissant. Cela témoigne de la vie fastueuse
qu'il devait y avoir ici jadis.
L'intérieur
de la piscine commence à être envahi par la
végétation. Nous passons rapidement par le bar ombragé
à côté du grand bain (qui comprend aussi deux grandes
belles douches) et décidons de repartir de cette villa
où la vie n'a dû être que luxe, calme et volupté. Dousseur
de vivre !
Voici
quelques images tirées des photographies aériennes. Dans
l'ordre 1948, 1958, 1998 et 2004 :
Comme
vous pouvez le voir, la piscine apparaît entre 2003 et
2004 et finalement, n'aura pas pu être utilisée très
longtemps.
Quid de l'avenir du lieu ? Un remaniement sévère est envisagé depuis plusieurs années. Sur les sites des architectes, on peut trouver celui-ci, qui a le mérite de conserver l'aspect originel du lieu : Et dans
un style plus discutable, celui-ci, qui se propose
carrément de démolir la piscine pour la reconstruire
ailleurs. La tour
sera aussi enlevée mais la construction acquiert la
qualification de "château". Mouais.
Dommage
d'avoir tenu une centaine d'année en si bon état... D'après mes sources, il semblerait que le promoteur immobilier laisse pourrir la situation et le bien se dégrader pour des raisons économiques. Un grand
merci à Josh et Flo pour m'avoir présenté ce lieu ! Allez
vite sur riviera-urbex
pour suivre leurs aventures ! *** |