Avant-propos
:
- Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Je ne suis pas photographe et ne suis pas équipé pour
cela.
***
Ce lieu a
beau être ultra connu dans le monde de l'exploration, j'ai
toujours été un peu réticent à l'explorer. Déjà, parce que
ce n'est pas la porte à côté et surtout parce que je me
disais sottement, et un peu snobinard, que tout allait être
en ruines, tagué et surpeuplé.
Toujours
est-il qu'un week-end apocalyptique qui a fait revivre les
10 plaies d’Égypte à l'Île-de-France a été l'occasion de
nous éloigner un peu de notre quotidien pour rejoindre un
autre royaume.
Sur la
route, nous ne pouvons que constater la beauté des environs.
C'est très boisé, vallonné, calme mais pas mort pour autant
et à notre arrivée, il nous faut tourner un petit peu pour
trouver un point d'entrée. Allons-nous nous garer à côté
puis escalader une grande colline de jungle en nous
salissant pour arriver directement au château ou bien
allons-nous à l'autre extrémité pour emprunter un chemin
plus long et à découvert au risque de nous faire repérer par
les propriétaires ?
Nous avons
tout deux un avis différent, honneur aux dames, nous
choisirons la deuxième option, une fois.
Mais avant
de parler de cette belle visite, petit retour historique !
Lors de la
révolution française, un comte est chassé de son château et
vient s'installer dans une petite ferme non loin de là. Au
tout début du 20ème siècle, ses descendants font construire
un château dessiné par un architecte de notre beau pays. Il
servira, dans un premier temps, de somptueuse résidence
d'été.
Il est
occupé par les allemands durant la seconde guerre mondiale,
et, en 1950 il deviendra un centre pour les enfants des
employés de la société nationale des chemins de fer, puis,
après une brève ouverture en tant que lieu historique, il
sera abandonné en 1991.
Étant
totalement ravagé par la mérule et mis à mal par plusieurs
incendies et pillages, l'accès à ce château est risqué et
tout semble très précaire.
Le
propriétaire habite à environ 800 mètres du château, dans le
même parc, et n'en peut plus de voir des visiteurs
quotidiennement qui viennent prendre des clichés de cette
vieille dame. Il s'est déjà fait agresser sévèrement et il
est, parait-il, plutôt rude avec les personnes qu'il
attrape. Nous ne le croiserons pas.
Un avis de
démolition plane sur le château depuis 2016.
Nous nous
garons à côté d'une petite table de pique nique. Nous
croisons un groupe d'explorateurs qui ne parlent pas
français et qui cherchent une entrée. Au bout de quelques
instants (le temps de nous changer) nous voyons un autre
groupe d'explorateurs sortir des arbres, un peu plus loin et
qui nous font signent de passer par ici. Le lieu semble
trèèèèèèèèèès prisé (et c'est peu dire).
Nous
attendons que le premier groupe fasse sa vie et décidons
d'emprunter la route qui mène au château. Nous traversons
ainsi une magnifique forêt et traversons un pont de pierres
qui est de toute beauté. Le lieu est clairement enchanteur,
on se croirait dans un film.
Après
quelques divergences sur la méthode d'accès, nous arrivons
au château au bout de 25 minutes de marche.
Putain. De.
Fan de Chichourle. Caralho. Je n'ai jamais vu un monument
aussi beau. C'en est presque émouvant.
Il se
dresse là, fier et magique au milieu des bois, meurtri par
le temps et les hommes, envahi par la végétation mais sa
splendeur continue de subjuguer le monde entier.
Nous nous
approchons et constatons les armoiries qui figurent sur la
tour principale. La classe. Chez moi il y a juste un panneau
"STOP PUB", alors qu'ici on est dans la cour des grands.
À notre entrée, nous croisons de nouveaux groupes
d'explorateurs. Il y a un côté vaguement oriental dans les
plafonds. En effet, ils sont bleus et rouges et forment de
petites arcades du plus bel effet.
Nous regardons un petit peu ce que nous trouvons sur place,
mais il y a vraiment beaucoup de monde et ce n'est pas
agréable de se marcher sur les pieds.
Histoire d'éviter un peu la foule, nous décidons de
commencer par visiter directement le sous-sol. Et c'est
justement l'un des points les plus intéressants de la
demeure car il reste encore quelques petites choses.
Au détour de quelques allées, nous tombons sur une ancienne
salle qui semblait recevoir des élèves (bizarre pour du
sous-sol) ainsi que des toilettes / salles de bain.
Nous trouvons aussi des pièces à l'intérieur un peu plus
énigmatique (on dirait des espèces fosses, mais surtout,
nous pouvons trouver une petite salle des machines qui est
assez classieuse ! Avec le contre jour cela donne un côté un
peu étrange que j'aime bien.
Direction les étages à présent. Il n'est pas forcément
évident de se repérer tant la demeure est grande et
alambiquée. Nous remarquons la dangerosité du site, où il
n'y a parfois plus de sols entre les niveaux et où la cage
d'escalier n'est bien évidemment pas sécurisée. Prudence,
donc.
Cela nous permet d'arriver dans une grande salle de bain
avec une double baignoire rigolote. Nous croisons d'autres
explorateurs qui fument des joints et prennent des photos.
Chose amusante, il y a un trou dans une des baignoires qui
permet de voir directement le rez-de-chaussée !
Nous redescendons pour aller en haut de la tour. Il est
assez difficile de se repérer à l'intérieur du manoir qui
est un vrai labyrinthe qui brouille les repères mais apporte
beaucoup de cachet au lieu. J'y monte seul, l'accès étant,
en toute honnêteté, un peu kamikaze. Les escaliers, rongés
par la mérule, ressemblent plus à des toboggans (sans
rambardes) qu'à de véritables marches. Mais une fois en
haut, sur l'un des premiers paliers, la vue est de toute
beauté ! On trouve même l'ancien support d'une cloche, ce
qui devait être assez puissant en son temps.
L’ascension féerique continue et me voici au plus haut point
du château. Ouaw, l'atmosphère est saisissante et étant
sujet au vertige, heureusement qu'il y a un mur assez haut
pour protéger du vide !
En redescendant, je croise un groupe de Belges assez
chouettes. Nous parlons un peu et échangeons quelques
adresses.
Direction le rez-de-chaussée pour prendre quelques clichés,
ça et là de cuisines et autres choses.
Nous sortons par un autre endroit pour avoir une autre vue
de l'édifice. Très beau également sous cette angle mais qui
met moins en avant sa tour.
Direction les à côtés, qui sont quand même bien ravagés mais
nous remarquons plus détails intéressants dont une partie
qui était peut être une mini chapelle.
Les communs sont
dans un état similaire au château principal. Mais ils
restent tout aussi charmants !
Au retour, nous constatons la végétation qui est réellement
magnifique en ce lieu, et le temps, pas terrible et
franchement humide a apporté une atmosphère irréelle et hors
du temps à cette exploration.
Les photos ne rendront jamais honneur à ce que nous avons pu
visiter dans ce parc, qui est d'ailleurs très couru et
véritablement touristique. C'en est pénible, nous avons pu
croiser une quinzaine de groupes, qui avaient tout les âges,
mais comment pourrait-il en être autrement lorsque l'on voit
cette merveille en pleine perdition ? Et surtout, c'est peut
être la dernière année qu'elle passe sur cette terre, les
devis de démolitions étant étudiées à l'heure actuelle.
Quelques photos d'archive, pour terminer, avant un dernier
adieu...
Octobre 2016 : Sa démolition est en route.
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