Le lavoir à charbon
(Pas d'autres noms connus)

Décembre 2016




Avant-propos :

- Aucune information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Ceci n'est pas un site de photographies mais d'explorations.

***

Ce lieu abandonné est ultra connu. Et j'ai de la chance, puisque ma famille directe habite juste à 18km de cette adresse. Mais bizarrement, le lieu est si proche que j'ai jamais pris le temps de m'y rendre, allant dans ce département uniquement pour les réunions de familles, j'ai donc souvent mieux à faire que de goûter de la ruine.

Mais nous sommes en pleine période de Noël, c'est donc jour de fête alors autant se faire plaisir, puis, il y a un invité de marque avec moi, mon paternel étant de la partie.

Ce lieu, situé à côté d'une mine à charbon date du 19ème siècle. Il permettait la préparation du charbon afin de le rendre commercialisable. Véritable institution dans la région, cette usine a fait vivre environ 3 000 personnes pour 500 000 tonnes de charbon extraites par an et est à l'abandon depuis un peu plus de 20 ans.

Aujourd'hui propriété d'un industriel, le lavoir est totalement laissé en l'état. Le lieu est très dangereux et pas sécurisé pour un sou. On peut y rentrer comme dans un moulin et tomber très facilement car il n'y a aucune barrière, même à 30 mètres du sol. Ce lieu étant emblématique de la région, nous avons la garantie de trouver des traces de paintball, des graffs à gogo et surtout des jeunes un peu partout. Il a fallu s'y prendre à plusieurs reprises, et au final y aller très tôt un matin, pour pouvoir être tranquille. En dehors du matin, le lieu semble être le point de ralliement de la jeunesse de tout le département. Ça me rappelle l'époque des packs de bière dans les skateparks du 77, c'était laid back ! On était bien mieux que ces jeunes aux habits de victime en crêtes leggins qui me font regretter la mode du baggy jean. On écoutait la Cliqua et Papillon Bandana pour nous marrer avec parfois un détour par du Black Metal (oui oui, c'est possible), c'était bon, c'était grand, c'était l'insouciance des couchers de soleil en banlieue pavillonnaire, à essayer de passer des ollies et dans les manoirs abandonnés, de tuer nos nuits. Bref, je n'ai plus 15 ans depuis plus de 15 ans.


Noël a eu lieu depuis deux jours, la frénésie des cadeaux retombant petit à petit, les effluves de Ricard disparaissant et le petit Jesus se terrant dans la crèche, c'est la fleur au fusil que nous partons de bon matin afin de commencer cette exploration.

Nous tournons un peu autour du site avant de trouver une place suffisamment discrète pour ne pas éveiller les soupçons. Premier arrêt, au niveau des logements de fonction. Tous sont en ruines et certains sont même squattés. Nous n'irons pas plus loin mais il semble y avoir encore quelques traces du passé dedans. Après un bref passage devant une autre usine abandonnée, nous nous garons en lisière d'un petit bois, discrètement, au milieu des randonneurs.

La nature est belle et a pu revêtir son blanc manteau pour l'occasion. Même si c'est le sud et que la température est intenable en été, nous sommes congelés, mais tout autant émerveillé par l'immensité du bâtiment qui s'offre à nous !

 

Cela ne transparaît pas sur la photo mais il faut s'imaginer la taille de dingue de l'édifice. Il fait environ 30 mètres de haut pour 200-300 mètres de long. Un ogre. L'objectif est bien entendu de monter tout en haut.

Dans un premier temps, nous visitons l'aile droite du bâtiment. En très mauvais état, elle est plutôt vide et comprend une belle carcasse de voiture brûlée mais pas plus, le reste est en ruine.
Le pied du lavoir, au centre, est impressionnant. On peut y voir deux grands réservoirs à eau qui devaient servir à fournir l'usine.




Nous sommes vraiment écrasés par le poids de l'ensemble. Il faut le voir pour le croire, c'est un véritable navire interstellaire échoué en territoire sudiste.
Au premier étage, on trouve des choses que je n'arrive pas à identifier. Ce sont des tuyaux, reliés à un grand bac qui semble avoir des traces de charbon à ses pieds. Peut être était-ce pour le déverser ?




Les étages suivants sont intéressants parce qu'ils mettent en avant toute la structure du bâtiment, ce qui lui donne des airs de construction rétro-futuriste. Le lieu est hyper dangereux. Monter les escaliers quasiment non protégés est une vraie épreuve pour moi qui souffre de vertiges dès que je suis à 10cm du sol.


Donc, je monte les escaliers. Les 8 niveaux, et il suffirait de glisser pour atterrir tout en bas. J'en ai la tête qui tourne rien qu'en y pensant pendant que je gravis les marches une à une en me cramponnant à la rampe de sécurité et en contemplant le trou béant laissé par la cage d’ascenseur vide. Gloups.

C'est réellement hyper impressionnant. Et arrivée tout en haut, je préfère me tenir bien à l'écart histoire de ne pas basculer.

La vue est juste magnifique, c'est totalement prenant et ça mérite le détour tant, avec ce paysage hivernal, j'ai l'impression d'avoir une peinture sous mes yeux.

Nous descendons, la visite étant terminée. J'immortalise une dernière vue d'ensemble avec une fleur morte pour me persuader que je sais faire des trucs artistiques et nous quittons rapidement et discrètement le lavoir à charbon.

Belle excursion où j'ai pu apprécier la détermination et le courage de mon acolyte d'un jour.

***

Retour à la page d’accueil