Avant-propos
:
- Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Ceci n'est pas un site de photographies mais
d'explorations.
***
Ce lieu
abandonné est ultra connu. Et j'ai de la chance, puisque ma
famille directe habite juste à 18km de cette adresse. Mais
bizarrement, le lieu est si proche que j'ai jamais pris le
temps de m'y rendre, allant dans ce département uniquement
pour les réunions de familles, j'ai donc souvent mieux à
faire que de goûter de la ruine.
Mais nous
sommes en pleine période de Noël, c'est donc jour de fête
alors autant se faire plaisir, puis, il y a un invité de
marque avec moi, mon paternel étant de la partie.
Ce lieu,
situé à côté d'une mine à charbon date du 19ème siècle. Il
permettait la préparation du charbon afin de le rendre
commercialisable. Véritable institution dans la région,
cette usine a fait vivre environ 3 000 personnes pour 500
000 tonnes de charbon extraites par an et est à l'abandon
depuis un peu plus de 20 ans.
Aujourd'hui
propriété d'un industriel, le lavoir est totalement laissé
en l'état. Le lieu est très dangereux et pas sécurisé pour
un sou. On peut y rentrer comme dans un moulin et tomber
très facilement car il n'y a aucune barrière, même à 30
mètres du sol. Ce lieu étant emblématique de la région, nous
avons la garantie de trouver des traces de paintball, des
graffs à gogo et surtout des jeunes un peu partout. Il a
fallu s'y prendre à plusieurs reprises, et au final y aller
très tôt un matin, pour pouvoir être tranquille. En dehors
du matin, le lieu semble être le point de ralliement de la
jeunesse de tout le département. Ça me rappelle l'époque des
packs de bière dans les skateparks du 77, c'était laid back
! On était bien mieux que ces jeunes aux habits de victime
en crêtes leggins qui me font regretter la mode du baggy
jean. On écoutait la Cliqua et Papillon Bandana pour nous
marrer avec parfois un détour par du Black Metal (oui oui,
c'est possible), c'était bon, c'était grand, c'était
l'insouciance des couchers de soleil en banlieue
pavillonnaire, à essayer de passer des ollies et dans les
manoirs abandonnés, de tuer nos nuits. Bref, je n'ai plus 15
ans depuis plus de 15 ans.
Noël a eu
lieu depuis deux jours, la frénésie des cadeaux retombant
petit à petit, les effluves de Ricard disparaissant et le
petit Jesus se terrant dans la crèche, c'est la fleur au
fusil que nous partons de bon matin afin de commencer cette
exploration.
Nous
tournons un peu autour du site avant de trouver une place
suffisamment discrète pour ne pas éveiller les soupçons.
Premier arrêt, au niveau des logements de fonction. Tous
sont en ruines et certains sont même squattés. Nous n'irons
pas plus loin mais il semble y avoir encore quelques traces
du passé dedans. Après un bref passage devant une autre
usine abandonnée, nous nous garons en lisière d'un petit
bois, discrètement, au milieu des randonneurs.
La nature
est belle et a pu revêtir son blanc manteau pour l'occasion.
Même si c'est le sud et que la température est intenable en
été, nous sommes congelés, mais tout autant émerveillé par
l'immensité du bâtiment qui s'offre à nous !
Cela ne
transparaît pas sur la photo mais il faut s'imaginer la
taille de dingue de l'édifice. Il fait environ 30 mètres de
haut pour 200-300 mètres de long. Un ogre. L'objectif est
bien entendu de monter tout en haut.
Dans un
premier temps, nous visitons l'aile droite du bâtiment. En
très mauvais état, elle est plutôt vide et comprend une
belle carcasse de voiture brûlée mais pas plus, le reste est
en ruine.
Le pied du lavoir, au centre, est impressionnant. On peut y
voir deux grands réservoirs à eau qui devaient servir à
fournir l'usine.
Nous sommes
vraiment écrasés par le poids de l'ensemble. Il faut le voir
pour le croire, c'est un véritable navire interstellaire
échoué en territoire sudiste.
Au premier étage, on trouve des choses que je n'arrive pas à
identifier. Ce sont des tuyaux, reliés à un grand bac qui
semble avoir des traces de charbon à ses pieds. Peut être
était-ce pour le déverser ?
Les étages
suivants sont intéressants parce qu'ils mettent en avant
toute la structure du bâtiment, ce qui lui donne des airs de
construction rétro-futuriste. Le lieu est hyper dangereux.
Monter les escaliers quasiment non protégés est une vraie
épreuve pour moi qui souffre de vertiges dès que je suis à
10cm du sol.
Donc, je
monte les escaliers. Les 8 niveaux, et il suffirait de
glisser pour atterrir tout en bas. J'en ai la tête qui
tourne rien qu'en y pensant pendant que je gravis les
marches une à une en me cramponnant à la rampe de sécurité
et en contemplant le trou béant laissé par la cage
d’ascenseur vide. Gloups.
C'est
réellement hyper impressionnant. Et arrivée tout en haut, je
préfère me tenir bien à l'écart histoire de ne pas basculer.
La vue est
juste magnifique, c'est totalement prenant et ça mérite le
détour tant, avec ce paysage hivernal, j'ai l'impression
d'avoir une peinture sous mes yeux.
Nous
descendons, la visite étant terminée. J'immortalise une
dernière vue d'ensemble avec une fleur morte pour me
persuader que je sais faire des trucs artistiques et nous
quittons rapidement et discrètement le lavoir à charbon.
Belle
excursion où j'ai pu apprécier la détermination et le
courage de mon acolyte d'un jour.
***
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