Le domaine de Hyoga
(Pas d'autres noms connus)

Août 2016




Avant-propos :

- Aucune information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Ceci n'est pas un site de photographies mais d'explorations.

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C'est avec l'ami Jules que j'ai effectué cette visite. C'est assez rare pour moi que d'aller avec quelqu'un en exploration. De manière générale, je n'aime pas trop partager ça mais bizarrement, j'ai ressenti un bon feeling dans la tournure de son message. Après quelques tentatives infructueuses sur quelques adresses, il me propose d'aller voir le domaine de Hyoga.

Très étrangement, ayant habité dans une ville juste à côté, je n'avais absolument jamais entendu parler de cet endroit. La vue google maps n'était pas très sexy puisque nous ne pouvions voir uniquement qu'une forêt vierge et quelques pixels de ruines.

Nous nous garons non loin de l'entrée du domaine. Chose amusante (que je connaissais déjà), le quartier est peuplé d'une communauté Loubavitch ancrée de longue date dans cette ville avec des Yechivas de grande renommée (parait-il). Pour une raison indéterminée, j'ai toujours trouvé cette communauté, que je croisais régulièrement il y a quelques années lorsque je me rendais au travail, plutôt sympathique. La barbe, les chapeaux, les costumes noirs et le style hors du monde m'ont toujours paru intéressants. Puis le côté vivant en marge de la ville à travers cette éducation religieuse a été source d'interrogation pendant longtemps. Pourquoi eux ? Pourquoi ici ? Pourquoi avoir décidé de vivre sous les rayons de ce soleil là ? Un jour, il va falloir que je comprenne la raison de tout cet agencement religieux francilien. Les questions ne manquaient pas et c'est avec amusement que tout m'est revenu à l'esprit en passant devant cette école.

L'entrée la plus aisée se fait donc en face de cet établissement scolaire privé. Comme c'est l'état d'urgence et qu'il s'agit d'une école Juive, le lieu est plutôt surveillé. Nous restons donc discret. Un peu d'escalade l'air de rien et nous voici dans ce grand domaine du 19ème siècle, construit autour d'un univers aquatique avec force étangs, comme nous le verrons, prisé en son temps par les bourgeois pour ses réserves en eau.



Le lieu est donc très humide. Bourré de ronces et de plantes qui ont l'air tropicales, il est tout naturellement envahie par les insectes lors de cette chaleur estivale. J'ai pu compter 21 piqûres de moustiques sur mes jambes au lendemain de la visite. Autant dire que cela fait souffrir. Cette forêt vierge induit un recul quasi nul pour les photos et une grande difficulté dans les déplacements. Laissez moi donc vous présenter le lieu tel qu'il était à sa création :


 

La villa, originellement de style Louis XIII est en elle même totalement cabossée. Il ne reste presque plus rien. On dirait qu'une bombe atomique a explosé en son centre. La résultante de plusieurs incendies et d'un abandon de plus d'une décennie. Dommage, l'aspect insolite de la demeure avec ses ailes plus basses que le niveau principal ne rendront rien. Malgré tout, l'univers romantique originel est conservé car l'idée de l'époque était de conférer à l'ensemble un style naturel maîtrisé.




L'escalier qui composait l'entrée n'est plus que l'ombre de lui-même.



Curiosité, au pied de la demeure, il y a une espèce de structure métallique avec deux plaques nominatives : "Jouy-en-Josas" (pas la porte à côté) et "Amplificateurs pour actographies".


Je vous laisse chercher la définition d'actographier mais je ne comprends absolument pas ce que cela fait ici, ni même l'utilisation de ce machin.

L'intérieur de la villa est malheureusement conforme à l'extérieur. L'exploration est risquée, l'accès à l'étage impossible et il ne reste de toutes façons pas grand chose. Tout semble sur le point de s'écrouler d'une minute à l'autre !





(Crédit photo : Jules)


Le sous-sol n'est guère plus intéressant. En état, il est cependant totalement vide. Il ne reste qu'une chaudière de taille énorme semblable à celles que l'on trouver dans les demeures de cette dimension.

En fait, l'intérêt de cette exploration concerne surtout le parc. Nous avons le sentiment d'être de véritables Indiana Jones des temps modernes, bravant les feuillages et les jungles pour découvrir des trésors perdus et explorer minutieusement chaque parcelle du terrain.

Premier point intéressant, il y a de nombreuses grottes et de roches artificielles dans le parc. Absolument géniales, elles disposent de petits bancs pour pouvoir savourer un instant champêtre.




Autre point d'intérêt, le petit kiosque autour du lac principal, très bien conservé et très photogénique.




Ce lac, d'ailleurs, était en son temps peuplé d'un oiseau de la famille des Anatidés. J'aime apprendre du nouveau vocabulaire en écrivant ce compte rendu, donc sachez qu'un canard est un anatidé (malheureusement cela ne vaut que 8 points au Scrabble).

Des restes de serres sont présents. Elles sont composées de deux matériaux différents, l'une en bois, l'autre métallique. Pourquoi ? Datent-elles de la même époque ?




Plus loin, en marchant, nous tombons sur des restes d'un sol. Était-ce une partie du sol de l'ancien théâtre démoli au XXème siècle ? Impossible de le savoir. Toujours est-il que nous tentons de déblayer la terre et arrivons à mettre en lumière un sol carrelage sur environ 5m².


Après avoir traversé un petit pont nous arrivons face à une niche de chien, toujours dans le style propre au reste du domaine avec cet air boisé / végétal dans la construction. Marrant.


En plus de la demeure principale, on trouve aussi une petite maison de gardien totalement inaccessible à cause de le végétation. La grille monumentale n'est plus que l'ombre d'elle même.


Et, beaucoup plus intéressant, un endroit qui était probablement l'entrée officielle de la demeure qui comprend un espace habitation et un espace écurie se trouve un peu plus loin et forme ainsi les dépendances du parc.




Même si cela peut paraître étrange, il s'agit en fait de l'espace le moins ravagé de tout le domaine ! Le côté habitationnel peut presque être réhabilité au niveau d'une ou deux pièces si l'on est peu regardant où que l'on fuit un pays en guerre.



Mention spéciale à l'ancien balcon qui donne un petit air colonial à l'ensemble avec sa grande enfilade au dessus de la végétation.



Cette visite fut longue et rude. Mes jambes et bras s'en souviennent encore ! Faut dire que c'est une drôle d'idée de se lancer dans l'exploration d'un lieu pareil en chemise et short.

La mairie se pose aujourd'hui la question de la réhabilitation du parc en vue d'une probable ouverture au public et dans un souci de préservation des espèces végétales.

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