Mai 2016
|
- Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site. *** Toujours en compagnie de Taf,
nous continuons notre expédition du 14 mai pour aller visiter un
hippodrome à l'abandon depuis le milieu des années 1990.
Construit dans les 70's, il figurait comme le plus beau et le
plus moderne des hippodromes de la région lors de sa création.
Dessiné par un architecte sur un terrain de 96 ha (25 ha pour le
champ de course) avec plus de 15 bâtiments aux fonctions
diverses, 2000 places de parking pour 3500 places assises on y
trouvait snack et restaurant panoramique, mais avec tout ceci,
les coûts d'entretien demeuraient relativement chers. Selon le
besoin, il pouvait aussi être transformé en salle de congrès.
Rare pour l'époque, on pouvait y voir des ordinateurs afin de gérer les enregistrements et les impressions de billets. Ayant quasiment 300 courses à l'année dans ses heures de gloires (pour environ 1000 spectateurs en moyenne), les coûts d'exploitation eurent raison de ce paquebot situé dans un oasis de verdure en 1996. Courant 2013, il est racheté pour être transformé, et bien qu'on y trouvera toujours une vocation sportive, il est également prévu d'en faire un espace pouvant accueillir festivals et concerts. S'inspirant de l'aile d'un avion (dixit l'architecte), la visite de ces tribunes a été un véritable régal ! Et ce que j'aime dans l'exploration c'est justement l'opportunité de visiter un lieu où je ne mettrais jamais les pieds en temps normal. L'accès est tout de même très difficile. Le lieu est très surveillé. Des gardiens rodent en voiture, il y a des caméras, des détecteurs de mouvements Optex et des capteurs de vibration posés sur le grillage. Parallèlement à cela, des campements Roms sont présents tout proche et le service de sécurité est aux aguets. Qu'à cela ne tienne, grâce à la détermination de Taf, nous arrivons à rentrer sans laisser de trace, ni vus, ni connus tels deux Shinobi. Alors certes, cela nous oblige à ramper, passer dans un champ d'orties et à nous mutiler les jambes, mais le jeu en vaut la chandelle. Le premier bâtiment que nous apercevons et dans lequel nous pénétrons est un hangar vide. Aucune idée de son utilité, cela devait simplement servir de lieu de stockage. Nous continuons et croisons
plusieurs petits locaux, ressemblant à de petites maisons, mais
tous sont vides.
La première grosse trouvaille concerne ce qui devait être le poste de contrôle technique où une bonne partie du matériel est encore présente ! C'est un véritable voyage dans le temps que nous permet de faire ce bâtiment d'un étage. Au rez-de-chaussée, plutôt des sanitaires et des pièces vides, mais l'étage est une caverne d'Ali Baba ! Le poste de commande est juste
exceptionnel même si je peine à identifier clairement son
utilité et comme tout le reste, il semble venir d'un autre temps
où la couleur orange dominait les murs. Il ne manque plus que le
capitaine Kirk pour nous filer un coup de main.
Le reste de la pièce vaut son pesant de cacahuètes et nous pouvons
d'ores et déjà admirer la vue et toute l’étendue du domaine.Et nous mettons la main sur le saint Graal de l'exploration, une carte ! Faite à la main, s'il vous plaît ! En dehors de cela, nous trouvons
de vieux PC, des dossiers de salariés et une série improbable de
magazine divers et variés.
Admirons également le plafond qui s’effrite avec un petit goût d'orangeade. Les autres pièces sont composées
de chambres avec salle d'eau (visiblement) ainsi que des
bureaux.
Nous poursuivons notre visite et nous nous dirigeons vers les tribunes, qui valent à elles seules la visite. Nous longeons donc le tracé de la course lorsque nous entendons du bruit, comme si une partie de football se déroulait à proximité. Bizarrement, juste le bruit du ballon est audible. Taf me fait remarquer, à juste titre, que c'est peut être juste une son de porte ou de matériel qui claque avec le vent car en principe, lorsque l'on joue au foot, on a tendance à parler. Pas bête, mais nous restons vigilants. Nous voyons deux voitures garées en provenance du bruit. Nous nous masquons donc derrière des buissons pour continuer à nous diriger vers les tribunes, et nous apercevons enfin ce colosse intégralement vitré. Nous faisons le tour afin de
trouver un point d'entrée car le lieu est sublime et immense,
c'est un véritable plaisir des yeux de le voir recouvert de
végétation ! Une petite télévision fixée à un poteau devait
retransmettre je ne sais quoi. Elle est toute mimi.
Très belle également, la cage en verre de l’ascenseur. Et nous entrons à l'intérieur,
en suivant probablement le trajet des spectateurs. Toutefois, il
est un peu difficile de s'y retrouver, certaines portes sont
fermées, d'autres ouvertes. C'est un petit labyrinthe ! Tout est
tellement à l'ancienne et avec de grands espace, que c'en est
plein de charme et que se perdre est un plaisir.
Les escaliers et ascenseurs sont également craquants, dans un ton orange exceptionnel. Nous montons progressivement aux trois étages pour pouvoir trouver de quoi arriver dans les gradins. Nous notons au passage la très belle moquette qui est plutôt bien conservée. Un rapide coup d’œil par la
vitre permet de distinguer l'entrée du public, une fontaine
défraîchie, les écuries, le point vétérinaire et l'ancien
paddock (piste d’entraînement des lads), aujourd'hui une forêt
vierge.
Nous parvenons enfin à nous glisser sur les gradins turquoises. La vue est à couper le souffle. Tout semble tellement grand et démesuré ! J'ai clairement l'impression d'être un VIP. On trouve des pas mal de téléphones, qui semblent à deux doigts de pouvoir fonctionner. Je trouve aussi une douille de balle à blanc. Direction, dans un premier temps, le secteur "Presse" où certaines chaînes de télé et radio avaient leurs places attitrées. Et surtout, un endroit pour se poser en toute tranquillité avec un plafond très design ! Puis, direction le restaurant panoramique qui devait être un lieu de vie très agréable à l'époque. Chose intéressante, les tables au niveau des vitres pouvaient se rabattre contre le mur et surtout, un tarif de 10 francs était affiché ! J'ignore ce dont il s'agissait, toujours est-il que ça montre l’étendue de l'inflation depuis le passage à l'euro. Nous redescendons ensuite vers
le rez-de-chaussée, ce qui nous permet de trouver encore plus de
pièces (des vestiaires de lads, les cages de l'ascenseur et un
coin fumeur).
Nous passons également par le
bureau des commissaires, sans fenêtre et des toilettes de très
bonne facture où il était possible de poser son manteau sur des
cintres.
Puis, nous partons continuer la visite.Après un passage infructueux dans le sous-sol, nous partons, direction les écuries ! Grosse surprise, le lieu a du servir un temps à l’entraînement de la gendarmerie ou de la police nationale. Jugez plutôt. On retrouve toujours des balles
à blanc, du gomme cogne et des cartouches de caoutchouc qui sont
utilisées comme anti-émeute. !
Après
deux heures de visite, nous décidons de partir. Les voitures qui
étaient garées lors de notre premier passage ne sont plus là.
Nous passons également devant une vieille maison abandonnée,
toujours dans le terrain, mais rien de bien à l'intérieur, il ne
reste que les murs.
Nous repartons par là même où nous sommes arrivés. Après un temps de marche, nous croisons un vigile juste en face de mon véhicule. Je m'attends à ce qu'il nous interpelle mais il n'en est rien. Il semble juste prendre l'air. Il est clair que nous n'avons pas pu tout visiter et qu'il faudra sans doute repasser pour voir la suite, même si le lieu est ultra surveillé (d'ailleurs, nous n'avons croisé personne). Toujours est-il qu'il doit normalement être totalement détruit et reconstruit pour début 2017 afin de trouver sa nouvelle vocation. J'ai de gros doute sur la date, on dirait que tout est au point mort ! Un grand merci à Taf de Visitesauvages pour sa sympathie et sa détermination à rentrer dans ce lieu ! *** |