Février
2018
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Avant-propos : - Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site. *** Je suis un peu embêté. L'histoire de ce château est hyper riche et intéressante, des livres ayant déjà été publiés sur son propriétaire d'antan, seulement, en dire une partie reviendrait à publier l'adresse. J'ai donc pris la décision de la passer totalement sous silence avec le regret de ne pas pouvoir pondre un texte de qualité. C'est un peu dommage mais pour faire honneur à son propriétaire, je vais l'appeler le château du héros. Il est clair que la réalité n'est pas aussi simple (n'est pas San Goku qui veut) et qu'une guerre a éclaté sur la page wikipedia du principal concerné pour savoir si oui ou non il fallait mentionner les quelques rumeurs qui circulent à son propos, mais pour moi, symboliquement parlant, l'histoire reste belle et diablement contemporaine. *** Je coupe le moteur du véhicule. En dépit du panneau voisins vigilants, je suis relativement serein d'être immatriculé dans le même coin, ayant ainsi la garantie de passer totalement inaperçu. Je tente un premier stationnement discret près d'une petite borne de collecte de déchets. C'est un peu en retrait de la route et offre, théoriquement, la discrétion souhaitée. Mauvaise
idée, les voisins ont des chiens et un petit animal moche et
merdique de marque inconnue se met à aboyer comme si il
jouait sa vie. Cette peluche pour vieux est ridicule mais un
peu stressante car même si j'ai le droit de me garer ici,
tout le quartier est maintenant au courant de ma présence.
Je déplace mon véhicule et me gare le plus simplement du
monde sur une place de stationnement en bordure de route,
avec d'autres voitures déjà garées. Je suis bien plus
visible mais rien d'anormal à être garé là. En me
dirigeant vers le château, je note qu'une grande guirlande
de Noël est posée sur sa façade. Curieux. Son accès est on
ne peut plus simple. Trop simple même. Ça sent mauvais pour
son avenir. Pire, on voit qu'il a déjà été visité car, même
si ça ne se voit pas trop sur les photos, tout a été
retourné. Dans chaque pièces, les meubles sont tous alignés
dans un coin et des cartons sont disposés, remplis d'objets
et de livres en langues étrangères. Un sapin artificiel
trône même dans la première salle. Le lieu est très chargé
en objets en tout genre mais chaque pièces a bénéficié de
quelques mises en scène par les précédents visiteurs, comme
vous pouvez le voir sur cette première photo ou un fauteuil
est esthétiquement disposé à côté d'une radio et d'une
source de lumière : Pour des
questions graphiques je vais publier les angles qui laissent
apparaître de jolies choses mais dites vous bien que ce lieu
est dans un bordel sans nom et que les images qui traînent
ne reflètent pas trop la réalité. Le lieu est assez vétuste
et semble réellement à l'abandon. Il est aussi extrêmement
sombre, les volets étant fermés presque partout. Les pauses
longues permettent de donner un effet lumineux mais qui
reste plutôt factice et non conforme au ressenti sur place.
Pour une
raison que j'ignore, on, trouve beaucoup de vieilles radios
un peu partout. Dans l'ancienne entrée, celles-ci sont
accompagnées d'une magnifique machine à sous !
Les tons
bleus et dorés, soutenus par la lumière qui émane de
quelques vitraux laissent penser que le lieu devait être
chouette en son temps, même si la façade ne payait pas du
tout de mine. On peut également apercevoir une ancienne
tapisserie, totalement fanée, au fond de l'escalier. C'est
très agréable à l’œil.
La cuisine,
elle, semble avoir bénéficié d'une rénovation dans les
années 70. Sur la table et les étagères, toujours quelques
radios, des cafetières, mais également des sacs qui semblent
beaucoup plus récents (Jeff de Bruges).
Les autres
pièces du rez-de-chaussée sont sans grand intérêt si ce
n'est celle-ci qui est particulièrement curieuse. Assez
petite, on dirait un ancien bureau ou un petit salon. Tout
est dans des tons très sombres et tout a été retourné comme
si quelqu'un avait essayé de mettre la main sur un trésor
caché, mais les drapeaux français, accompagnés d'un portrait
juste au dessus d'une cheminée avec un beau piano qui
supporte un drapeau américain rend le tout très
photogénique.
Il est vrai
que j'aurais pu faire un peu de rangement, pousser le piano
contre le mur, balayer le sol pour enlever les papiers qui
traînent (la plupart sont religieux), bien caler la chaise
et refermer les portes pour avoir une photo de qualité mais
je ne suis pas Valérie Damido et je reste fidèle à la
volonté de ne rien toucher ni déplacer. D'ailleurs, je
trouve ça assez ridicule de faire des mises en scène. Sur ce
lieu c'est même assez extrême car sur chaque photos que j'ai
pu voir, les objets ne sont pas à la même place
qu'aujourd'hui. Je n'ai d'ailleurs jamais compris la logique
saine qui consiste à ne pas laisser de trace mais qui
finalement, ne dit rien face à certains qui réaménagent le
tout...
Je monte ensuite à l'étage où avec la photo qui va suivre on peut voir deux choses. Déjà, les murs de l'escalier ne sont pas droits, mais surtout, la grande tapisserie a complètement été brunie par le soleil au point qu'elle est presque méconnaissable et que l'on ne parvient pas à distinguer qui étaient les différents personnages. Un beau vitrail illumine le lieu. Petit zoom : À cet étage, on trouve plusieurs pièces et salles de bain. Pas grand chose à dire, beaucoup de meubles et de bric à brac dans des pièces sans charme. Toutes, sauf une ! Il s'agit
d'un bureau, richement décoré, avec une belle machine à
écrire (mise en scène sans aucun doute), des drapeaux de
plusieurs pays, et beaucoup de livres. Un charme de dingue !
Au sol, il y a même un croquis de François Mitterrand ! On
trouve aussi beaucoup d'encyclopédies, de journaux dans
plusieurs langues et quelques revues économiques.
C'en est
fini de la visite. En redescendant, je prend à nouveau en
photo la machine à sous. Puis je m’éclipse.
À l'extérieur, le jardin à la française fait grise mine. Il ne reste qu'un amas de buissons informes. La piscine est totalement fichue et les dépendances sont pour le coup réellement à l'abandon et sur le point de s'écrouler et hormis quelques outils, on ne trouve rien à l'intérieur. En
cherchant un peu sur le net on apprend qu'une des
descendantes du propriétaire a vécu ici jusqu'aux alentours
de Noël 2010, date probable d'abandon du château. Je fais
ainsi le lien avec la guirlande, le sapin, et les chocolats
Jeff de Bruges. Après coup, ça donne une touche un peu
triste et mélancolique à la visite. À mon
retour, voyant que la matinée est calme, je décide de sortir
par l'entrée officielle du domaine en prenant soin de ne pas
me faire voir. Tout se passe sans encombre jusqu'à ce que
j'arrive à ma voiture. Les gendarmes sont là. Ils ne me
voient pas. Je m'installe côté conducteur pour repartir. "Bonjour
Monsieur, d'où venez-vous ?" Et c'est
bien dommage. Ce château est visité régulièrement et a été
pillé des quelques objets de valeurs qu'il y avait (des
tableaux, notamment). Il sera probablement entièrement vidé
sous peu car il y a plusieurs points d'accès impossibles à
refermer pour un seul individu non équipé puis finira tagué,
détérioré et brûlé. MAJ
Juin 2018 : Par curiosité et pour voir ce que
devient ce château, je décide de repasser faire un petit
tour dans ce lieu plein de charme. Quelle tristesse de voir qu'il a été entièrement saccagé et que tout le mobilier a en partie été volé ! Tout est entièrement retourné et chaque chose a été soigneusement brisée. Une curiosité, toutefois, le tableau du général est réapparu et a été accroché au dessus de la cheminée. Je n'ai pas plus d'images du château à publier tant ça me fend le cœur de voir ce qu'il est devenu. Par ailleurs, pour la science, j'ai commencé à immortaliser les photos trouvées sur place, ainsi que les courriers. Je me dis, qu'un jour, ça pourrait être intéressant niveau histoire. Il faut que j'y retourne pour terminer de tout prendre en photo (je n'embarque rien chez moi, bien entendu). *** |