Bar à ruines |
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La raison
est toute simple : je trouve cela pénible de gérer une page
Facebook en parallèle à un site internet. Cela faisait de
longs mois que cela me taraudait mais finalement si je peux
en plus, à ma toute petite échelle, contribuer à donner un
peu moins de visibilité à une
pratique qui commence à m'exaspérer, ce n'est pas plus
mal. Car même si j'ai déjà dit quelques fois que je ne me
revendique de rien du tout lorsque je fais des visites de
lieux abandonnés, par association, je suis bien évidemment
lié à la communauté urbex. J'ai
conscience qu'il s'agit d'un frein social : ma page était
suivie par presque 3000 personnes tandis que les comptes
rendus sont lus par plus de 500 personnes chaque mois pour
les plus gros (Colimaçon
et Verdure sont
largement en tête) et seulement 2 personnes pour les plus
confidentiels (la plupart du temps Twin
Peaks et le Titan
de la Mine). Je ne m'explique pas une telle différence
abyssale autrement que par la popularité de certains noms
dans le milieu. Mais au final, est-ce si important ? Avec un
peu de recul, je trouve ça plus intéressant d'être présent
pour une frange un peu underground et moins grand public.
Celle qui consomme cette pratique comme étant une activité
dangereuse, risquée et irresponsable ne m'intéresse
pas. Je ne recherche que de la patience, de l'histoire et
surtout, de la passion bienveillante. Après mûre
réflexion je prends énormément de plaisir à alimenter mon
site et finalement assez peu à administrer une page sur un
réseau social qui consiste, pour résumer, qu'à dire ce que
je fais et ne présente donc pas tellement d'intérêt, en
somme. Je l'avais déjà fait avec mon compte Facebook personnel il y a de cela plusieurs années et au final ce n'est que du bénéfice et un sentiment de liberté que l'on gagne. Cette
plate-forme modifie très concrètement notre rapport aux
autres et ce que nous faisons. Un lieu visité = une
publication. S'ensuit alors une bonne semaine où l'on a les
yeux rivés sur le compteur de "j'aime" afin de voir qui nous
suit réellement et surtout de se persuader que l'on a du
succès. Si la publication ne décolle pas, grosse remise en
question avec à la clef un seul mot : "pourquoi ?". Le lieu
n'est-il intéressant que pour moi ? Le compte rendu est-il
mal rédigé ? La photo est-elle moche ? Suis-je digne
d'intérêt ? Ce mode de contrôle de l'attention m'est juste devenu insupportable et pire, cette recherche de popularité et de démonstration n'engendre au final que du vide et est donc inutile à mes yeux. Le seul regret que je peux avoir sont les contacts qui étaient facilités. Cela était à double tranchant mais j'ai pu faire de belles rencontres. Je recevais quasi exclusivement des messages sympa et presque jamais de demandes d'adresses. Il est bien entendu possible de continuer à m'envoyer des mails, ça me fait toujours plaisir de les lire et j'y réponds aussi vite que possible et systématiquement. Les quelques messages qui ont pu m'agacer mais que je comprends après coup sont les demandes virulentes de retrait de quelques façades. Quand on voit ce qu'est devenu l'urbex, cela avait du sens. Mais ces messages se comptaient sur les doigts d'un tiers de main. De toutes façons, je sais que les lecteurs réguliers vont passer ici fréquemment et qu'ils me contacteront si besoin, et c'est bien le principal car Bar à Ruines va continuer de plus belle. Merci de votre soutien,
Guillaume,
parti de rien pour arriver nulle part
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