La villa éclectique

Novembre 2022



Avant-propos :

- Aucune information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.

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Bon, il va falloir que je me motive pour rattraper mon retard sur ce site. Je culpabilise un peu de l'avoir mis de côté mais force est de constater que l'urbex me saoule au plus au point. L'omniprésence des vidéastes dans la pratique, faisant passer chaque visites pour une aventure rocambolesque outrancière et obscène où l'on est confronté à des crimes, des dangers traumatisants et autres fadaises me tape de plus en plus le système.
Ce n'est pas une révélation si vous lisez mon site : l'écrasante majorité des lieux a une histoire banale. Ceux-ci sont délaissés principalement pour des questions de coût d'entretien ou d’héritage. Rien de plus. Et c'est cette normalité qui me fascine.

Jamais on ne voit de scène de meurtres, de fantômes, de familles volatilisées à la Xavier Dupont de Ligonnès ou d'obscurs nazis qui vivraient reclus en attendant le grand soir. La plupart des youtubeurs vous racontent n'importe quoi pour monétiser leurs vidéos et gagner un peu de sous avec des partenariats. Ce qu'ils vous disent n'est absolument pas représentatif de la pratique et encore moins de la réalité.

Des histoires banales donc, comme c'est le cas pour cette villa éclectique, pour reprendre le nom donné par le collègue Scarium.

Cette villa, abandonnée depuis plus de 15 ans du fait du décès du couple de propriétaires, est restée dans son jus. Elle a particulièrement été visitée ces dernières semaines, certains en profitant pour faire un peu de rangement et de mise en scène et d'autres pour carrément voler quelques objets (des armes, notamment).

La localisation fait qu'il est difficile d'y pénétrer discrètement, le vis à vis étant quasi total (les joies des villas situées en angle de rue). Heureusement que les herbes hautes et la végétation protègent un peu mais il ne faut pas se louper si l'on veut rentrer incognito. Une fois dans le jardin, Une belle pergola accueille le visiteur mais pas le temps de s'éterniser. Une fenêtre ouverte en demi étage permet de pénétrer à l'intérieur si l'on se donne la peine de faire un peu d'exercice.


Mais mince, c'est quand même super beau. Tout a été mis en ordre et même si je ne suis pas "pour", on a le sentiment que le temps s'est arrêté depuis des lustres. La première pièce est dans une tonalité totalement asiatique avec des laques.

Dans le stress du stationnement et de l'accès rapide, je me rend compte que j'ai oublié mon trépied dans la voiture. Le lieu étant dans l'obscurité totale avec les volets qui sont tous fermés, je n'ai d'autre solution que de me résoudre à utiliser un petit guéridon qui traîne et qui m'accompagnera tout au long de la visite pour faire des poses longues.



Deuxième pièce, en enfilade, une chambre. L’humidité sur les murs est assez préoccupante. On dirait qu'il y a eu un dégât des eaux car même le sol semble précaire. Le style de mobilier plus néoclassique tranche avec la pièce précédente.



On passe ensuite par un petit palier. En fait, la maison était découpée en plusieurs appartements et même si ce n'est pas très clair sur le nombre exact (parce qu'il y a plus d'appartements que de cuisine), on trouvera pas mal de quittances de loyer ça et là. Un petit escalier en colimaçon permet de rejoindre un grenier. Il ne tient que par l'opération du saint esprit et vibre à chaque marche. Ce n'est pas très rassurant donc je ne m'éternise pas. Ceci dit, d'après d'autres photos, on constatera qu'il y avait pas mal d'armes dans le grenier, qui avaient toutes disparues lors de ma visite.

Autre salle autre ambiance, avec un combo de chambre + salle de bain. Je n'ai pas eu la présence d'esprit de prendre une photo mais la porte de la salle de bain est ouvragée. C'est plutôt sympa.



Direction le rez-de-chaussée pour trouver un salon avec une cheminée très curieuse. Les piédroits sont sculptés avec des simili cariatides mais la hotte, à vue de nez en acier, semble être d'inspiration orientale.
Le faux plafond s'étant progressivement décollé, cela confirme peut-être le dégât des eaux ou au moins une humidité envahissante avec l'absence d'aération.

 

Je passe rapidement par le sous-sol. Rien de folichon à immortaliser (et j'en ai surtout marre de me trimbaler mon guéridon) mais il y a beaucoup d'éviers, de sanitaires et de pièces de plomberie. On a donc une indication sur le métier probable d'un des occupants de cette petite résidence.


La cuisine est jolie mais impossible de la photographier facilement sans un trépied à bonne hauteur. On notera la présence d'une magnifique Vierge noire, assez commune en Provence mais qui fait toujours son petit effet.

Je sors de la maison. Juste à côté, sur le même terrain, une autre villa est également à l'abandon, mais, je suis dérangé dans ma visite par un couple d'explorateurs qui prend le temps de parler à vive voix dans le jardin. C'est pas très discret, je préfère me faire la malle, ni vu ni connu.

Le pire ? Je crois qu'ils tournaient une vidéo...


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