Août 2018
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Avant-propos : - Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site. *** Nouvelle
visite avec Josh,
mon gars sûr, pour un lieu relativement fascinant mais en
même temps, très déconcertant tant il est en bon état et
tant il donne l'impression de visiter un lieu habité (ce qui
est une sensation très moyenne). Comment l'ai-je trouvé ? En
parcourant méticuleusement Google Earth zone par zone dans
toute la France, tout simplement. Une grande demeure, un
jardin en friche, un chemin qui disparaît au fil des ans.
Bon signe ! Et cela permet de localiser quasiment tous les
lieux avec un peu de patience. Ce fut le cas pour celui-ci,
quasiment inconnu au bataillon, hormis un seul set qui m'a
permis de définir une zone de recherche. C'est après
quelques heures de route que nous arrivons face au château
Duardo, qui tire son nom d'une musique
qui a tourné en boucle, avec plusieurs titres
bien sentis, dans ma voiture et qui nous a permis de
vivre l'esprit de la ride sur la Côte d'Az'. Le tout,
saupoudré d'une ambiance de fin de vacances. Nous nous
garons dans un petit chemin qui longe quelques villas
cossues. Et ça commence mal pour moi qui souffre de
cynophobie aiguë : un gros chien se jette sur nous. En
effet, nous sommes à la campagne, tout le monde se connaît
et donc tout le monde laisse son portail ouvert permettant
ainsi aux molosses les plus vils de gambader en liberté.
Heureusement que le Josh, dans un instant de bravoure
parvient contre toute attente à envoyer le chien chercher un
bâton jeté bien trop loin, nous permettant ainsi de nous
faufiler comme il se doit dans cette immense propriété. Le jardin
est totalement envahi par la végétation. Nous croisons
plusieurs véhicules, à commencer par ce petit utilitaire qui
a été pillé mais dont on peut encore trouver plusieurs CDs
d'IAM sur la banquette. On trouve
aussi un beau bateau en excellent état mais la végétation
montre clairement que cela fait plus de 10 ans que rien n'a
bougé par ici. Tout en longueur et impossible à prendre
compte tenu de la configuration du site, il vous faudra vous
contenter du troisième véhicule, cette moto :
Le jardin
étant en friche, personne n'habite ici et il y a fort à
parier que personne ne vient très régulièrement. Toutefois,
le château, imposant comme il se doit, est dans un état
extérieur quasi parfait. Aucune trace d'usure à tel point
qu'il semble avoir été ravalé hier. On faisait de la qualité
à l'époque ! Une plaque datée de 1861 nous confirme la date
de construction et nous cherchons un accès.
En moins de
deux, une porte ouverte le plus simplement du monde, et nous
voici à la cave. Comment se fait-il que le lieu soit ouvert
? Est-il squatté ? Mystère. C'est à pas de loup que nous
parcourons le sous-sol, à l'écoute du moindre bruit qui
pourrait trahir une présence humaine dans les étages. Le
lieu est envahi de cartons. Au fond d'une des pièces, nous
pouvons remarquer un petit studio photo aménagé dans un coin
avec la mention : "Photographie - Le propriétaire opère
lui-même" ! Très cool et particulièrement insolite.
Nous
décidons de procéder du sommet du château jusqu'en bas et
montons discrètement l'escalier principal. Il tremble sous
nos pas. Ce sera le cas de toutes les pièce. Il s'agit très
certainement de la cause de l'abandon. Le lieu, vétuste,
doit être réhabilité intégralement, à tel point que cela
coûte une véritable fortune obligeant ainsi probablement les
résidents à laisser le lieu en l'état.
Rien à voir
au grenier. Entièrement vide et en piteux état, il ne fait
pas bon marcher sur ce parquet qui s’effrite. Il en sera de
même pour les poutres qui soutiennent le toit, il suffit de
les toucher pour sentir quelques particules qui se
décrochent. Est-ce la mérule ou des termites ? Elles sont
relativement présentes dans le coin.
Nous
descendons d'un niveau pour parcourir un état qui
comprend 4 chambres ayant été habitées visiblement
par des jeunes.
D'emblée,
on peut constater qu'il y a énormément de livres en
rapport avec la programmation informatique. Ce sera
le cas un peu partout dans le château, et c'est tout
à fait normal lorsque l'on sait qui est le
propriétaire actuel. Cela ne se voit pas trop sur
les photos mais le lieu est extrêmement sombre et
oblige donc à utiliser des poses très longues à
cause des volets intérieurs et extérieurs quasiment
tous fermés. Première chambre, donc, avec des
dessins d'enfants, des tongs arc-en-ciel, un tableau
et de la littérature informatique.
Deuxième chambre de cette maison familiale, qui pouvait accueillir visiblement deux enfants. La
plus belle de cet étage est celle-ci avec de bien
curieuses peintures au plafond (probablement
réalisées ces 20 dernières années à la place
d'anciens motifs). Un lit superposé + un lit double.
Ça faisait du monde dans ce petit espace.
Encore
une, rien de trop important à dire sur celle-ci, si
ce n'est que comme partout ailleurs, le sol tremble
très dangereusement et de nombreuses fissures et
infiltrations peuvent se déceler un peu partout.
Je
descends, seul, Josh prenant son temps pour faire
les photos contrairement à moi qui ait pour habitude
de faire les visites plutôt rapidement. Le plafond
qui orne les escaliers est magnifique ! Il a semble
t-il été posé par dessus une ancienne décoration
mais ça a été diablement bien fait. D'ailleurs, cet
étage est particulièrement intéressant pour ces
peintures de toute beauté.
Voici
la pièce la plus intéressante de cette adresse. Il
s'agit d'une bibliothèque avec une lunette pour
observer le ciel. Tellement photogénique ! À noter
que, contrairement au plafond qui suggère un endroit
luxueux, le mobilier de toute la maison est très
modeste. On peut le voir ici avec des étagères
bricolées et consolidées à coup de briques. À côté,
un petit débarras et une salle de bain
insignifiante.
Autre
salle sympa de cet étage, un petit salon au plafond
sexy. Des matelas sont posés. Je ne sais pas trop
pourquoi. À mon avis le lieu n'a pas été squatté.
Peut-être a t-il été utilisé pour une réception
familiale un peu roots il y a quelques années ?
Au
mur, un dessin humoristique bien réalisé qui invite
à ne pas se baigner nu dans la piscine. Une phrase
est particulièrement bien sentie : "C'est presque
une question de grammaire, on accepte de voir les
complètements mais pas les attributs".
Chose
étrange, il n'y a jamais eu de piscine dans cette
propriété. L'auteur, bien qu'ayant un nom facilement
identifiable, n'a pas l'air d'être connu. On passe
la porte d'un des émérites propriétaires...
... pour arriver dans une chambre très chiche. Je
descends au rez-de-chaussée. Cette partie est la
plus curieuse car elle semble totalement habitée
comme si des gens passaient régulièrement ici. Je ne
pense pas que ce soit le cas, mais tout parait avoir
été oublié dans le feu de l'action.
Voici
la salle à manger. Quelques éléments présents ça et
là trahissent les intérêts culturels de la famille
vivant ici. Chose amusante, sur un petit post-it, on
peut trouver un listing de travaux à réaliser, ce
qui prouve qu'une réhabilitation a été un temps
envisagée. On trouve pêle-mêle l'inventaire des
fissures à reboucher, des poutres à changer, des
dalles de béton à refaire et l'escalier à
réhabiliter. Pas de doute, le lieu est sur le point
de s'écouler et il faut presque tout reconstruire.
Sur le post-it, on peut aussi trouver le nom des
chambres à problème (toutes celles de l'étage) avec
le nom des différents enfants. Pratique pour
retracer l'histoire du lieu.
La
cuisine est encore entièrement équipée. Je ne mets
pas tout en photo (dont un magnifique meuble que
j'ai complètement oublié de photographier mais qui
ferait rêver n'importe quel cuisinier).
Une
petite porte présente dans la salle à manger a une
petit croix rouge dessinée témoignant qu'il n'est
pas conseillé d'y accéder. À l'intérieur,
principalement des produits d'entretien et un carton
de machine Dolce Gusto d'il y a 10 ans (déjà !). Par
précaution je me contente de photographier le tout
de l'extérieur sans rentrer à l'intérieur de la
pièce.
Voici
une autre cuisine. Deux au même niveau et séparées
de moins de 10 mètres. Étrange. Pour les domestiques
?
Dernier salon au plafond totalement, superbe, sorte de chapelle sixtine locale. D'un point de vu historique, hors le parcours des différents propriétaires, tout ce que l'on arrive à apprendre est que ce château a toujours appartenu depuis sa construction à la même famille de notables de ce petit village. Une seule carte postale des lieux existe. On peut y trouver un petit texte écrit dans un dialecte bien connu : J'ai
pu le traduire avec l'aide de mes proches mais ça ne
semble pas avoir plus de liens que cela avec le
propriétaire d'origine.
Sur
le retour, tradition oblige avec le homie, nous
prenons un combo bière + sushis qui fait plaisir
dans un petit restaurant modeste mais fait avec le
cœur, et c'est bien le principal. En
quittant ce lieu, j'ai quand même une impression
bizarre. Je l'ai trouvé bien trop propre, bien trop
lisse et au final assez peu intéressant dans une
optique de visite de lieux délaissés. Pire, même si
personne n'a l'air de passer ici, j'ai clairement eu
l'impression de déranger. Et je n'aime pas ça du
tout. *** |