Septembre 2017
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Avant-propos : - Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site. *** Cela
faisait quelques temps que je voyais cette villa tourner sur
les rares pages urbex que je suis. Avec quelques indices
glanés ça et là, j'ai passé beaucoup de temps à la
rechercher en parcourant des villes entières et des zones
pavillonnaires à n'en plus finir en street view. Puis, après
plusieurs tentatives vaines, j'ai décidé d'en parler à un
contact avec qui nous échangeons quelques tuyaux et
recoupons le fruit de nos recherches. Bingo. Un deuxième
contact me confirme l'entrée. Merci à vous. Ajoutons à
cela un handicap supplémentaire : l'accès à l'intérieur de
la villa est compliqué et nécessite pas mal d'acrobaties.
C'est pour cela que le lieu est si bien conservé et n'a
souffert d'aucune dégradation. Secondaire
dans un premier temps, elle deviendra, au fil des années,
une résidence principale d'un des membres de la dite
famille. Destinée à la fête et à la détente, elle doit
symboliser la réussite sociale et la modernité. On s'imagine
sans mal les réceptions qui devaient être organisées ici. De
part son style moderne et original, elle servira d'ailleurs
de lieu de tournage pour une publicité d'envergure
nationale.
Niveau
superficie elle n'est pas excessivement grande mais il est
quand même difficile de s'y retrouver. Elle est composée
d'une rue intérieure entre deux ailes parallèles desservant
des pièces intimes pour chacune des deux familles. D'emblée,
en voyant l'architecture générale, je pense
immédiatement aux travaux de Le Corbusier. La
cour intérieure, agrémentée d'une façade de béton
percée de briques de verre aux couleurs vives et
contrastées, possède un aspect kaléidoscopique qui
fige la maison dans le luxe des années 50/60. Étroite,
construite sur une surface non plane et toute en longueur,
elle affiche plusieurs matériaux différents et mise sur les
contrastes entre les éléments naturels, l'enduit mural blanc
et l'ossature métallique noire. Voici un petit plan pour
vous montrer un peu ce qu'il en est :
Galets,
briques, verres colorés, enduits rugueux et bois permettent
donc à cette villa d'avoir un style si singulier qui donne
tout son intérêt à cette visite. On peut le voir à travers
ces deux photos d'une même pièce, attenante au salon avec un
style de lambris totalement vintage mais aussi très
séduisant et chaleureux. Mention spéciale au jeu de couleur
du plus bel effet qui se reflète sur un impressionnant sol,
en marbre. Encore un exemple de canevas de mauvais goût avec une inspiration de Lurçat. Dans le
salon, un signe qu'il y a un peu de passage : beaucoup
d'objets, de matelas et de canapés sont entassés dans un
coin. De plus, je remarque que par rapport aux rares photos
que j'ai trouver de ce lieu, il manque des choses, preuve
que quelqu'un y vient de temps en temps.
Affairé à
prendre des photos, mon sang se glace lorsque j'entends des
bruits de pas à travers la fenêtre, dans le jardin. Il doit
très probablement s'agir du gardien qui fait sa ronde, mais
il marche drôlement proche des baies vitrées. Je reste
silencieux quelques instants et tout un tas de question me
traversent l'esprit. "Est-ce qu'il m'a entendu lors de mon
entrée dans la maison ? Pire, est-ce qu'il m'a vu ?".
Après quelques nœuds au cerveau, le temps d'entendre les bruits de pas s'éloigner, je continue les photos, dans un mélange de fierté et d'angoisse. Deux pièces magnifiques s’enchaînent : la cuisine presque entièrement équipée avec les ustensiles adéquats ainsi qu'une salle à manger qui pouvait s'ouvrir sur l'extérieur et possédait son propre four. Je suis littéralement sous le charme. Après avoir
parcouru les pièces communes, je décide de jeter un œil à la
jolie cour intérieure le temps de l'immortaliser. Il y a un
escalier qui amène au toit qui servait de terrasse. Je pose
un œil rapide mais ne m'attarde pas trop pour ne pas me
faire repérer (oui, je psychote et c'est ma joie).
Je
retourne dans le salon puis je monte quelques marches
pour me rendre dans les appartements. C'est assez
insolite et plutôt casse gueule mais la maison est
construite avec un demi niveau, sous cette forme :
Là, tout
est vide. Rien d'intéressant à se mettre sous la dent. Les
chambres n'ont rien de particulier (elles sont même plutôt
petites) et le papier peint que l'on voit n'est pas
vraiment digne d'intérêt. Ce qui l'est plus, ce sont ces
briques colorées que l'on retrouve à nouveau ici et qui
donnent une jolie vue sur le patio intérieur.
Des deux
côtés, ça donne ça (et oui, je ne fais pas de mise en
scène, je n'aime pas toucher les choses sur les lieux que
je visite. Vous aurez donc une belle vue sur un aspirateur
des 60's) :
Après une
visite des salles de bains plutôt neutres et des multiples
entrées, retour au salon pour voir cette alcôve, en bois
et briques rouges, initialement dédiée à la télévision qui
vient sacraliser un nouvel élément de l'habitat mais dont
il ne reste plus qu'une étrange machine à coudre et une
statuette asiatique.
Un
dernier détour par le salon et son magnifique piano. Si
vous voulez acheter le canevas présent sur cette photo,
votre rêve peut devenir réalité via le site etsy.
Amusant également, un diplôme de l'Ordre International des Anysetiers. Je ne
visiterai pas le jardin même si jadis,
plusieurs terrains de tennis et une piscine furent
construits mais ils n'ont quasiment jamais servis et ont
très vite été recouverts et comblés car peu utilisés par
les enfants qui quittèrent le domicile familial
rapidement. Pas grand chose à voir donc, et surtout
beaucoup trop risqué de croiser le gardien et ses
chiens.
Quelques photos d'archives, pour terminer : La sortie
est beaucoup plus glorieuse que l'entrée, et j'ai presque
pris le coup de main. C'est d'ailleurs avec une facilité
déconcertante que je file par là où je suis entré. Sur le
retour, je suis resté sur mes gardes jusqu'à ce que je
rejoigne ma voiture, pourtant bien loin du quartier dans
lequel je m'étais faufilé.
Assurément l'une des visites les plus intéressantes que j'ai pu faire. *** |