Janvier 2019
|
Avant-propos : - Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site. *** Je vais être honnête. Il n'y a pas de jours de l'année que je déteste autant que le nouvel an. Je trouve ça triste et lugubre de se réunir à attendre patiemment que les minutes passent pour atteindre le 1er janvier et d'un coup d'un seul, s'éveiller, s'embrasser et se souhaiter de belles choses pour l'année à venir avec une accolade timide. Je
comprends l'idée du rituel de passage mais bon, fêter chaque
année la disparition de l'année précédente en faisant comme
si c'était génial me gonfle un peu, dans le fond. Sans
compter que cette date impose de faire la fête, et que
j'aime pas non plus les fêtes lorsque je sens que je suis
contraint d'y participer. D'ailleurs ça se passe souvent
comme ça dans ma tête : sur mon canapé je me dis "putain je
serais bien dehors à boire un verre avec des gens" et
lorsque je suis dehors à boire un verre avec des gens je me dis
"putain je serais bien sur mon canapé". Du coup, le
1er, session de vérifications de lieux supposés abandonnés.
5 à faire. 5 échecs. Merde. Je regarde le 37ème SMS que je
viens de recevoir à l'instant. Bon, au moins, c'est gentil
et ça fait plaisir même si les tentatives d'humour et de
jeux de mots sont parfois un peu désuètes. Cest au
moins aussi marrant que de dire "Noyeux Joël". 2019, et
j'ai toujours autant la teigne. Mais bon, 5
échecs c'est quand même pénible, surtout lorsque l'on
commence la journée à 7h avec l'espoir de voir des choses
intéressantes. Je fondais aussi beaucoup d'espoir sur un
château à l'accès plutôt compliqué mais qui a été refermé.
J'ai aussi pu croiser le propriétaire qui arrivait
innocemment de bon matin. Solution de
crise, rejoindre un lieu que je n'ai jamais pris le temps de
visiter sans trop de raison parce que je l'ai toujours
trouvé plutôt chouette. Et comme il s'agit d'un cloître et
que par définition c'est ouvert sur l'extérieur, il n'y a
pas de raison, je devrais pouvoir rentrer. Après une
petite heure de route, me voici garé dans un petit chemin
forestier. Je n'ai pas croisé grand monde sur le trajet, il
fait froid et mes pieds sont déjà trempés à cause d'avoir
pataugé dans de l'herbe fraîche. Mais au fur et à mesure de
mes pas dans ce champs qui fait triste mine, me voici face à
ce cloître. Le lieu est tout petit mais fidèle à l'image que
j'avais de lui et demeure donc mignon comme il se doit et
sans aucune dégradation humaine (mais bien ravagé par le
temps et il sera sans doute au sol d'ici 10 ans si rien
n'est fait). Au loin,
j'entends des chasseurs et quelques chiens qui aboient.
Aucune raison qu'ils viennent là mais je reste malgré tout
prudent. La visite commence. Au mur,
plusieurs bas reliefs qui ont été récupérés dans un autre
cloître situé non loin de là. En fait, ce lieu a des airs de
patchwork avec ses différents éléments (dont une mosaïque
très connue au sol de l'entrée) mais force est de constater
que le tout est quand même sacrément photogénique et
agréable à l’œil. Mieux que ça, on s'y sent en fait très
bien et je n'ai pas de mal à croire que l'on venait ici
prendre un peu de sérénité, méditer et contempler la nature.
En haut de
chaque colonnes de marbre, des animaux fantastiques sont
sculptés. Mais rentrons directement dans la magnifique
chapelle qui représente un intérêt non négligeable.
Notamment du fait de son excellent état et de ses magnifiques vitraux. On passera
rapidement sur une pièce qui servait visiblement à stocker
des orangers (avec au passage le petit mot sur le mur
"Rempotage des orangers fait en mai 1951") et qui fait quand
même peine à voir avec son plafond qui menace sérieusement
de s'écrouler.
Une autre pièce est par ailleurs particulièrement bien conservée. Il s'agit d'une ancienne verrière dans un style vaguement Italien. Très photogénique avec son alignement de colonnes et ses vases d'Anduze. Après avoir
immortalisé cette verrière (qui semble avoir été refaite
récemment), je fais un peu le tour pour prendre quelques
photos du cloître.
Bon alors comme il est carré, forcément les photos se ressemblent... Sur un des côtés, on peut trouver des poutres de soutènement histoire de consolider le tout. Dans l'autre sens, soyons fous. Et me voici
de retour à ma voiture. Que penser de l'avenir de ce lieu ?
Il semble subir une réhabilitation timide à quelques
endroits. Mais avec cette végétation environnante et cette
porte ouverte, j'ai du mal à croire que des ouvriers
s’attellent au quotidien à tout sécuriser. Toutefois, le
cloître fait partie d'un grand domaine, qui lui, a été
réhabilité dernièrement. Lors de mon passage, des voitures
étaient garées à l'entrée. Ce cloître attend donc
probablement un petit coup de jeune, mais ils ont intérêt à
se dépêcher car la tache s'annonce ardue et en l'état
actuel, les heures de cet édifice sont comptées si rien
n'est fait.
*** |