Le parc de loisirs du chevreuil
(Pas d'autres noms connus)

Mai 2016




Avant-propos :

- Aucune information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Je ne suis pas photographe et ne suis pas équipé pour cela.

***

Pour être honnête, je n'avais aucune envie de visiter ce lieu qui figurait dans ma liste depuis quelques mois. L'idée était de m'y arrêter si j'étais amené à passer devant, mais pas plus.

Toutefois, en apprenant dans la presse que le parc, à l'abandon depuis quelques années, venait juste d'être racheté pour être transformé en terrain agricole, je me devais, moralement, d'immortaliser ce qui pouvait encore l'être (et malheureusement, pas grand chose).

Ce parc, je l'ai connu lors de son ouverture à la fin des années 1990. Habitant juste à côté, mes parents avaient décidé de m'y emmener l'année de son inauguration. Chose étrange, il est perdu en plein milieu de la pampa, et même du haut de mes 12 ans, je trouve cela très bizarre d'installer un parc dans ce coin. Alors certes, le chevreuil en logo indique que l'idée est de faire un truc champêtre à la bonne franquette mais quand même, on peine à imaginer la pérennité du business plan.

J'imagine la réunion d'équipe qui a du pondre le projet... Encore des citadins qui pensaient pouvoir nous faire gober n'importe quoi à nous, les campagnards, qui vivions dans ce département où il y a peut être plus de variété de betteraves que de QI moyen par habitants...

Gros malaise lors de l'entrée, un clown déprimé nous accueille, et nous avons l'impression d'être les premiers visiteurs. L'entrée est payante ainsi que toutes les attractions. Dans ma tête, c'est l'énigme. "Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?" me dis-je, à travers ma moumoute frisée. Tout semble cheap, pauvre, de mauvais goût, transpirant de niaiserie et contrefait. Les attractions semblent pensées pour les enfants de 4 ans et même la piscine à boules de chez Flunch semble infiniment plus fun. Nous faisons un peu le tour, flairant la déprime poindre le bout de son nez. Il y a peu d'attractions. On trouve, pêle-mêle, des chaises volantes, un circuit sur rail, un manège, et... je crois que c'est tout. De mémoire, à son ouverture, il n'y avait pas plus.

Ce qui m'a sauvé à l'époque c'était une salle qui était magique pour les jeunes de ma génération. Et oui, on trouvait malgré tout une salle d'arcade dans ce parc sous Tranxene. Je découvre un jeu que j'adore encore aujourd'hui : Metal Slug !


Pour qui aime les jeux d'action, ce titre est une bénédiction et c'est ce qui m'a motivé à fabriquer une borne d'arcade pour mon appart' 15 ans plus tard.

Mai 2016 donc, je me décide à prendre ma voiture en ce jour de l'Ascension pour renouer avec ce beau moment de fun de ma vie d'ado. En cherchant dans un livre traitant du sujet de l'exploration urbaine, je peux lire que le plus simple est de traverser un petit ruisseau et qu'il faut des bottes. J'ai pris soin de prendre avec moi un petit plan du parc d'attraction, lorsqu'il était encore en activité histoire de ne rien manquer. J
Le site est situé dans un grand domaine entouré d'une clôture d'environ 2 mètres de haut, sans aucune prise pour grimper. Il n'est donc pas aisé du tout de rentrer par l'escalade.

En arrivant, je décide de faire le tour de la propriété en voiture pour trouver un autre accès que l'accès maritime. Et je tombe nez à nez avec un chevreuil mort en sur l'un des portails de l'entrée, il semble coincé entre deux barreaux. La situation me peine réellement et je décide d'aller voir si je ne peux pas faire quelque chose pour ce petit gars. J'arrive trop tard visiblement.

Je gare ma voiture dans un petit chemin de campagne et j'entame le tour de la propriété à pied. Étant plutôt fin, j'arrive à me glisser sous un grillage et j'arrive dans l'ancienne zone parking qui est dorénavant une jungle. Je marche pendant une quinzaine de minutes, c'est loin d'être évident dans une situation pareille.

En descendant une colline, on se retrouve face à l'ancienne caisse. En très bon état, elle semble pouvoir fonctionner. Toutefois, impossible de rentrer à l'intérieur.


Je remarque qu'il y a des caméras de surveillance. Ne sachant pas si elles sont activées, je me fais malgré tout discret. Même si il est de très bonne heure ce matin, je ne souhaite pas croiser quelqu'un. Je regarde autour de moi, plus de signe des attractions. Quel dommage !

Je passe devant l'ancienne boutique à souvenirs, très bien conservée dans ce lieu qui apparaît comme très charmant. Je me dis qu'une après-midi pique-nique là bas doit être super cool. Mi

Traditionnellement, il y avait un lac et des barques proche de la boutique de souvenirs. Quand soudain, je tombe sur une armée d'oies qui se mettent à hurler lorsqu'elles me voient comme pour sauver Rome lorsqu'un Gaulois tente de s'approcher du Capitole.

Je file rapidement en passant la zone pédalo (qui bien entendu, ne pédale plus rien). Idem pour le mini-golf, totalement invisible, il ne reste que les toilettes, plutôt en bon état.


Je m'approche alors du labyrinthe en pensant naïvement m'amuser un peu.




Il est parsemé de peintures et objets qui reprennent quelques activités du parc. Je le trouve effrayant avec toute cette végétation et ces bugs bunny à l'air diabolique.

J'aperçois au loin le château de la propriété. Entièrement fermé et surveillé, il n'est pas possible d'y accéder, mais chose amusante, il y avait un paon sur le toit que l'on peut distinguer en tout petit sur la photo.


Je me rapproche alors de la zone principale du parc, qui comprenait jadis une mini roue, des tasses, un petit bassin ainsi que les bornes d'arcade. Remplacés par des chapiteaux, il n'y a plus rien à ce jour si ce n'est un tracteur.



L'ancienne fontaine n'est plus.



Tout comme l'ancien bateau pirate, totalement disparu.



Ou encore l'ancien bassin des otaries, vidé de toute son eau.



Un peu dépité, je me décide à rentrer chez moi. Il n'y a plus rien à voir, tout a été démonté. Sur le chemin du retour, je vois un petit feu. Est-ce qu'il y a des gens qui travaillent ici en ce jour férié et si tôt ? Pas très rassuré, je fil par la où je suis venu mais je suis malgré tout content d'avoir pu voir ce qui n'existera plus d'ici quelques semaines.
Et surtout,  le lieu n'a au final pas tellement changé depuis mes 12 ans, c'est toujours aussi tristounet, glauque et improbable !
 


***

Retour à la page d’accueil