Juin 2019
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Avant-propos : - Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site. *** Ce lieu représente une énigme. D'après la cartographie aérienne, il a été construit au tout début des années 90 mais n'a jamais été habité, si l'on en croit la multitude de sacs de gravats qui parsèment le domaine depuis toujours. Plus intriguant encore, il n'est même pas mentionné sur le cadastre. Il n'a donc
aucune existence légale. MAJ
2020, voici quelques infos sur son histoire : - Le
domaine a été construit pour être une résidence d'artistes
qui devait comprendre une salle de spectacle, un studio
d'enregistrement et bien entendu, des chambres pour loger
les musiciens. Le propriétaire, qui ciblait les riches
mélomanes a disparu du jour au lendemain lorsque son projet,
totalement démesuré et inadapté à la vie locale a commencé à
prendre l'eau. Il restera donc inachevé. D'après ma source,
il aurait flairé le bon filon lorsqu'un chanteur connu s'est
installé à proximité, dans ce quartier cossu. Qui dit quartier avec de belles villas, dit également "voisins vigilants", caméras et un petit service de sécurité qui tourne dans ces ruelles privatisées. Deux accès possibles : soit en passant directement par la rue et en faisant fi du panneau "propriété privée, défense d'entrer" ou alors, comme j'aime me compliquer la vie, faire un grand détour et passer par un petit bosquet dans le fond d'une autre propriété pour pouvoir accéder au jardin de la maison. Forcément,
je penche pour la deuxième solution et après m'être garé
relativement loin et en ayant un peu honte du standing de
mon véhicule au moment du stationnement, à l'arrache qui
plus est, les trottoirs n'existant pas dans ces petites
ruelles. C'est sans difficulté que je pénètre dans le petits
bois au fond d'une belle demeure habitée, bravant les toiles
d'araignées, ronces et autres plantes agressives pour me
retrouver après quelques instants au pied d'une petite
muraille qui va encadrer la maison que je souhaite visiter
aujourd'hui. Le lieu me
fait penser à une arène romaine. Bon, après, le choix des
balustres qui ressemblent à ce que l'on peut trouver de plus
cheap dans toute la banlieue Parisienne m'intrigue, mais
passons. Je tente au
maximum de rester discret. Le vis à vis n'étant pas
particulièrement probant mais déjà que dans ma copropriété
les voisins septuagénaires sont à l’affût de tout, je n'ose
imaginer ce que ça doit être ici.
L'accès
n'est curieusement pas compliqué pour un sou. Très peu de
personnes ont pu visiter ce lieu et c'est après des soirées
entières à écumer Google Maps que j'ai enfin réussi à le
dénicher. Il est donc extrêmement bien préservé. Et dès la
première seconde, je suis soufflé par ce que j'ai sous les
yeux. C'est magnifique : le sol est en marbre, il y a des
colonnes (pas bien alignées d'ailleurs) et surtout, au
plafond, une fresque d'inspiration renaissance Italienne,
tendance Rococo.
C'est
réellement le clou du spectacle. Elle représente un couple
entouré de plusieurs angelots. Une épée est posée sur le
côté. Repos du guerrier ?
Un jardin qui ressemble vaguement à une arène, cette fresque avec une arme et ces colonnes romaines... Villa Centvrion, ça sonne bien, non ? Ce serait aussi un bel hommage à un groupe de metal que j'aime bien. Toujours
dans cette immense pièce, une belle cheminée qui n'a
probablement jamais rien chauffé de sa vie.
Je monte à
l'étage mais force est de constater que même si la montée
des marches avec cet escalier en voûte sarrasine est agréable,
le seul étage est plutôt petit et décevant.
En fait, il
y a plusieurs chambres totalement vides, du style, sol en
marbre, comme partout dans la villa et murs blanc. Aucune
autre fioriture. Par contre, chaque chambre possède une
salle de bain vraiment chouette.
Voici donc quelques aperçus. Je
redescends, l'étage ne faisant pas honneur au
rez-de-chaussée.
La cuisine n'est pas visible, je pense qu'il s'agit d'un petit espace à l'extrémité du salon mais rien de sûr. Sur la photo qui suit, vous pouvez voir que le sol, le plafond, les colonnes et la porte ne sont pas alignées dans une belle perspective. C'est assez étrange qu'ils n'aient pas pris le soin de faire quelque chose de bien centré. Je ressors,
direction la cave, les deux parties ne communiquant pas
entre elle. Elle est particulièrement grande mais a part du
sol en terre battue et des parpaings, rien à voir. C'est
même assez impressionnant car à certains endroits les pièces
sont très hautes et font sans problème 6 mètres de plafond.
La curiosité supplémentaire se trouve au garage qui possède une superbe voiture de collection avec sa poignée de manivelle ! J'ai
l'impression qu'il s'agit d'une Austin Seven ou Twelve des
années 1930. La porte est ouverte, je prends le temps de
m’asseoir côté conducteur pour voir un peu ce que ça donne.
Par contre, qu'est-ce qu'elle fait ici ? Était-ce pour la déco ? C'est bien curieux sachant que j'ai vraiment la conviction que personne n'a jamais habité ici, si l'on en croit les vues aériennes où les sacs de matériaux n'ont jamais bougé depuis le début des années 1990. Il est déjà l'heure de repartir. L'air de rien, le lieu est plutôt rapide à voir mais je suis resté relativement longtemps. Direction le jardin mitoyen de l'autre villa où, heure du repas oblige, un couple se promène dans le jardin et discute dans une langue étrangère qui semble venir de l'Est. Je prends le parti de rester caché derrière un rocher histoire d'attendre qu'ils finissent ce qu'ils ont à se dire. Mon coeur bat la chamade, je n'aime pas bien ça. Mais tout est bien qui fini bien ! *** |