Octobre 2019
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Avant-propos : - Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site. *** Nouvelle visite en compagnie de Fabrice dans un lieu presque totalement méconnu des explorateurs locaux. Et force est de constater que c'est même un miracle qu'un lieu aussi facile d'accès n'ait pas été victime de son succès. Sans aucune difficulté nous arrivons à nous faufiler à l'intérieur et dès le départ nous sommes pris dans l'ambiance étrange de cette demeure de maître dont la configuration nous échappe un peu.
Extérieurement, le lieu ne paie vraiment pas de mine et on
dirait tout au plus une maison de taille assez confortable,
bien que très rustique, mais une fois à l'intérieur, on
constate que les choses sont plus belles qu'il n'y parait. Nous arpentons le petit couloir qui nous sépare des pièces à vivre. Il est parsemé de bouteilles vides et de pots de yaourts. Sur notre droite, une grande pièce qui faisait office de cuisine et de salle de bains, et tout droit, un premier salon à la décoration assez singulière. On trouve
des images de chats, un piano, une vieille TV et beaucoup de
babioles. Nous
traversons ensuite le hall de l'entrée principale. Il
possède des proportions assez impressionnantes et semble
sortir tout droit du 18ème siècle. Il permet de desservir
chaque étages. Un détail insolite est à souligner : chaque
demi étage possède une porte qui amène à un autre escalier
desservant en parallèle les mêmes niveaux. C'est la première
fois que je fois ça et j'ai un peu de mal à comprendre le
pourquoi du comment, d'autant plus qu'un autre escalier est
présent en plus à l'extrémité de ce petit château de
campagne. Pour les domestiques ? J'ai l'impression que ces
dernières années le lieu a été divisé en appartements mais
une chose est sûre, les trois escaliers sont d'époques. Et
toujours une affiche avec un chat. Deuxième
salon du rez-de-chaussée, encore un piano. Dans un coin,
quelques cartons et bibelots sont emballés comme si on avait
commencé un déménagement avant de tout laisser en plan. À l'étage,
les choses sont un peu plus aléatoires car c'est ici que
l'on trouve les pièces les plus belles mais également celles
qui ont été le plus investies par une Diogène. Nous passons
rapidement par une petite chambre qui possède encore un
piano... ...pour
arriver dans un grand salon totalement encombré de magazines
et de paperasses diverses. Des papiers datent de l'année
dernière, et on trouve toute sortes de documents venant de
Seine et Marne et tous adressés à la même personne, une
certaine Marie-Laure. Pas mal proviennent d’œuvres sociales
du style Armée du salut ou Resto du cœur. Sans doute en
bénéficiait-elle. Retour au
palier et maintenant découvrons les plus belles pièces de la
maison. Parce qu'accrochez vous bien, c'est du très très
lourd. Voici donc
une pièce qui nous interpelle car elle semble totalement
coincée dans le temps. Un détail sordide : un chat momifié
dans un petit panier dédié à cet effet. Ultime signe de la
présence d'une personne souffrant du syndrome de Diogène ou
alors l'animal a terminé ses jours tout seul ici ?
Impossible de le savoir. Mais pas de photo de cette bestiole
qui me rend un peu triste. Deuxième et
principal intérêt de la visite, un grand salon aménagé de
manière un peu curieuse mais qui possède deux vases Chinois
en céramique (ou porcelaine ?) de plus d'un mètre de
hauteur. En cherchant un peu sur Internet, j'ai l'impression
qu'il s'agit de Vases de Nankin à cause des scènes de
batailles. Deux lits sont présents dans cette grande pièce
ainsi que dans les pièces attenantes. On pouvait loger
énormément de personne l'air de rien. Ce n'est pas évident
de prendre des photos car la plupart des pièces sont
plongées dans le noir complet car elle ne possèdent pas
d'ouvertures vers l'extérieur. Sur la table, un petit mot gribouillé attire mon attention. Je vous mets quelques extraits : Minet, tu sais que je t'aime,
mais mon problème n'est pas seulement psychologique. Je suis
hyper-fébrile et je ne te dirais pas où j'ai une "drôle" de
sensation et tout cela me fait très peur car je ne voudrais pas
te laisser tout seul, car je t'aime tant.
Marie-Laure
Était-ce
destiné au chat ? Toujours sur le même mot, comme en réponse
à la première partie avec une écriture plus hasardeuse mais
très similaire, à tel point qu'il est probable qu'il
s'agisse de la même personne :
Ça ne risque pas d'arriver, tu
vas aller mieux [...]
Je t'aime tant Thérèse
Et au verso
:
Quand tu liras ce mot, ou je
serai à l'asile psy. ou morte. Tt est de ma faute.
[...]
Ĉ je te le disais j'ai le
cerveau grillé
Dernier
paragraphe :
[...]
Tu ne comprends pas que j'ai
le cerveau grillé
* je ne me rappelle + de
rien.
[...]
Je ne sais
pas pour vous, mais la lecture de ces quelques phrases me
fait froid dans le dos. On sent clairement que la personne
décline progressivement et qu'elle écrit des mots pour ses
proches ou simplement pour mettre sur le papier ce qu'elle
ressent. Il n'y a rien de pire que de sentir que sa propre
conscience nous échappe. Cela doit être une sensation
horrible.
À ce jour,
je n'ai pu retrouver absolument aucune information sur la
propriétaire des lieux ni même son activité. Elle n'habitait
probablement pas seule ici, j'ai pu au moins déterminer deux
noms qui revenaient régulièrement. Probablement artistes et
mélomanes ? J'espère qu'elles ont pu trouver la paix
intérieure nécessaire à leurs repos. Peut être est-elle en
structure adaptée ?
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