Juillet 2017
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Avant-propos : - Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site. *** 5h du
matin. Le réveil est rude. Josh, de Riviera
Urbex est de la partie et nous sommes motivés comme
des habitants de la planète Namek pour visiter ce château
qui nous fait de l’œil depuis bien longtemps. Nous allons
aujourd'hui explorer un château construit à la fin du moyen
âge. Tout au long des siècles, il sera modifié et
restructuré pour aboutir, au début du XXème siècle, à un
style mélangeant les influences gothiques et renaissances
lui donnant un air anglo-saxon. Nous
arrivons et nous nous garons, comme à mon habitude, à
plusieurs centaines de mètres de l'entrée du château. La
région, tout comme la ville dans laquelle nous nous
trouvons, est magnifique. Il y fait frais, la végétation est
luxuriante et tout est extrêmement propre et calme. Cela
tranche radicalement avec la Provence, d'où nous sommes
partis. Un plaisir. Après une petite dizaine de minutes de marche, nous pouvons enfin apercevoir cette belle endormie et ses tourelles. Au sol, je trouve un petit cache d'un appareil photo Nikon. Je décide de le prendre avec moi dans l'optique de poster une annonce sur ma page (voir le dénouement en fin de compte rendu !). Mon collègue en profite pour visiblement perdre le sien au même endroit (!). Cette
bâtisse me rappelle un peu le défunt château Miranda. La
comparaison est plutôt flatteuse. Nous
entrons par l'ancien cloître. Bizarrement, je pensais le
château en meilleur état. De nombreuses fenêtres sont
brisées et l'on remarque qu'il y a quand même du passage. Il
faut dire que le pied d'une des façades du château fait
office de parking, et que les voitures sont donc à quelques
centimètres des pièces sans fenêtres et séparées uniquement
par de vieux volets en bois refermés à la va vite. Il n'est
pas improbable que les salariés travaillant à proximité
viennent de temps en temps se promener dans la demeure.
Dans ce compte rendu, je vais, autant que possible, essayer de glisser des images d'archives en noir et blanc pour montrer le lieu tel qu'il était lorsqu'il était habité. Après être entrés sans encombre, je me charge de prendre la photo de la fontaine que tous les explorateurs qui ont visité ce château prennent avec le même angle puis nous décidons de commencer méthodiquement l'exploration au dernier étage pour mettre notre matériel en place. Le
troisième et dernier étage est en très mauvais état. On y
trouve, en vrac, des infiltrations, de la fiente, des trous
dans le parquet et surtout de très nombreuses chauves
souris. L'escalier est beau, mais il n'y a rien à voir en
toute objectivité. Mention spéciale au mufle qui a marqué au
feutre "URBEX" sur un des placards. Cet étage était très
probablement l'étage des domestiques. On y trouve beaucoup
de chambres individuelles, mais dans un état catastrophique,
le sol manquant de s'écrouler dans bien des endroits.
Au second,
les choses sont déjà plus intéressantes. On y trouve de très
grandes pièces, probablement les chambres à coucher et
appartements privés des anciens propriétaires.
Les balcons permettent d'avoir une jolie vue sur le château. Et les
grandes salles de bain sont décorées avec ce soleil stylisé
en mosaïques de plusieurs couleurs selon les chambres.
Au moment
de descendre au premier étage, nous entendons des rires et
des gens qui discutent à pleine voix et qui paraissent juste
à côté de nous. Notre sang ne fait qu'un tour et notre cœur
s'emballe à tel point que nous restons immobiles de peur de
faire craquer ce vieux parquet qui s'en donne à cœur joie
depuis notre arrivée. Explorateurs urbains ? Gardiens ?
Ouvriers ?
Que nenni. La réalité est bien plus trouble puisqu'il s'agit de salariés de l'association qui décident de venir pique-niquer au pied du château, côté cour, dans les herbes folles ! La situation est gênante et nous oblige à nous arrêter pour ne pas être repérés. Il n'y a pas de bruit environnant, nos pas résonnent et nos appareils semblent faire autant de bruit qu'une kalachnikov. "Qu'est-ce qu'on est bien ici !" "Ça te dit pas un château ?" "500 000€ ? Allez ?" Voilà pour l'essentiel de la conversation, écouter les gens à leur insu n'est pas terrible et cela nous oblige donc à faire une pause forcée. La voie se libère une demi heure plus tard et nous continuons à immortaliser le premier niveau. Il s'agit en apparence d'un étage composé d'anciennes salles communes, de quelques bureaux professionnels et d'une infirmerie. On y trouve aussi un grand appartement mais nous ne pouvons pas tout explorer, certaines pièces étant fermées à clef. Notons la
magnifique cheminée que l'on peut retrouver ici. Il y en
aura d'autres, tout aussi belles, au rez-de-chaussée.
Les balcons offrent toujours une jolie vue la végétation qui s'empare progressivement du château. Quelques images d'archives de cet étage avec chambres, salons, bureau et salle de jeu. Gardons le meilleur pour la fin, le rez-de-chaussée et ses nombreux salons. Premièrement,
le salon principal, qui donne sur un autre petit salon avec
sa grande baie vitrée et son piano, très photogénique.
Une vue un
peu plus détaillée de la petite pièce musicale qui comprend
encore quelques tapisseries.
Deuxième
salon, qui faisait office de pièces pour les gardes comme en
témoigne l'image du chevalier sur la cheminée.
Puis, sans
prévenir, une autre pièce de toute beauté, l'ancienne salle
à manger, avec son plafond à couper le souffle et sa
cheminée sculptée.
Un rapide
passage vers d'anciennes cuisines, probablement elles aussi
construites dans des salons avant d'immortaliser...
... la plus
belle cheminée que j'ai pu voir. Épatante au possible, elle
témoigne de toute la finesse et du raffinement qu'il y avait
en ce lieu. Toutefois, il n'est vraiment pas simple de faire
une photo discrètement car les fenêtres donnent sur le
parking et nous sommes alors à quelques mètres de personnes
qui discutent. Les fenêtres étant cassées, nous devons faire
très attention pour être discrets, d'autant plus que nous
entendons des ouvriers préparer du matériel.
Nous
partons, bien satisfaits d'être passés inaperçus malgré le
monde qui a rodé autour du château pendant toute la visite.
Peut être qu'ils n'auraient rien dit, mais les rumeurs
d'explorateurs qui se sont fait attraper ici ne nous donnent
pas envie de tester.
Les personnes qui ont pu m'accompagner savent que je suis totalement parano dans ce genre de situations. Mais c'est aussi pour ça que je n'ai quasiment jamais croisé personne ni même eu aucun problème. Toujours est-il que lorsque nous sortons des ouvriers sont en train de tondre la pelouse autour du domaine, ils pourraient éventuellement nous voir mais leur bruit couvre nos pas, ce qui nous permet de relâcher un peu la pression. Nous quittons les lieux et rejoignons ma voiture sans encombre avec le sentiment d'avoir fait, chacun, une visite exceptionnelle. En début de compte rendu, j'ai parlé d'un cache Nikon trouvé sur place. Le lendemain de notre exploration, je poste une annonce sur ma page facebook et je suis rapidement contacté par une page consacrée à l'Urbex, Quand l'Homme Oubli. Il s'avère que le cache Nikon est à un de leur membre et que par chance, ils ont un ami qui habite à côté de chez moi. Rendez-vous pris en quelques minutes pour remettre le précieux cache. Charge à eux de récupérer le cache Canon égaré sur place par mon co-équipier ! *** |