Avant-propos
:
- Aucune
information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Je ne suis pas photographe et ne suis pas équipé pour
cela.
***
Le lieu
étant en parti détruit et surveillé, cette visite a été un
peu particulière puisque nous n'avons pas pu visiter la
partie sud, qui est en temps normal la plus chouette. Tout
bêtement, nous ne l'avons pas trouvé...
Cet endroit
est très connu. Lors de notre visite, il nous a été
toutefois très difficile de nous en approcher, les rues
étant barrées. Nous nous sommes donc garés à proximité d'un
camp de gens du voyage pour faire le tour à pied.
Situé sur
une petite colline, nous avons, au départ, fait le tour d'un
petit bois entourant le fort. Nous avons énormément marché,
pour au final pas grand chose. Impossible de se rendre à
l'intérieur par ce biais là. Retour à la case départ. Le
lieu semble surveillé, surtout du côté le plus récent et
nous faisons le tour pendant de très longues minutes et
pouvons constater l'étendue du site et surtout son état de
délabrement avancé.
Je décide
malgré tout d'escalader un mur très haut et me retrouve à
l'intérieur de ce site qui fait tâche dans ce lieu à cheval
sur la petite et grande couronne de l'est parisien.
Je ne suis
pas tellement rassuré. Le lieu est vraiment protégé. Il y a
sans doute des gardiens. Mais je tente de continuer un petit
peu.
Je
m'imagine tout ce qu'il serait possible de faire sur ce
lieu. Déjà, réhabiliter la partie fort, pour en faire un
musée ou un lieu associatif (comme cela se fait au fort de
Sucy-en-Brie dans le Val-de-Marne) et transformer la partie
Placoplâtre en parc de verdure car la faune et la flore doit
y être à son aise.
Comme pour
chaque site un peu ancien, le travail des pilleurs,
ferrailleurs et vandales a fait son œuvre...
Ma compagne
ayant préféré m'attendre à l'extérieur du site et entendant
quelques voix à travers les broussailles, je préfère
retourner la rejoindre. Ce sera pour une prochaine fois. De
toutes façons, je suis l'actualité de l'association qui
entretien la batterie sud. Un reportage télé a également été
réalisé.
Il n'est
pas impossible que j'y retourne un jour pour voir
l'évolution du chantier !
Petit
rappel historique via la fiche wikipedia :
Ce fort est
un des forts construits à la fin du XIXe siècle pour
défendre Paris. Il est ensuite devenu un centre de
recherches du Commissariat à l'énergie atomique (CEA).
Celui-ci ferma ses portes en 1997.
En 1870, la France était en partie occupée par l'Armée
Prussienne. En conséquence de cette défaite, le Système Séré
de Rivières de fortifications fut planifié et construit pour
défendre Paris. Au total, dix-huit forts, cinq redoutes et
34 batteries furent construits autour de Paris entre 1874 et
1881.
La construction démarra en 1876 à partir d'un fort
pentagonal doté de 48 pièces d'artillerie et d'une garnison
de 691 soldats. La construction fut terminée en 1882. Le
fort fut modernisé en 1911 avec une tourelle mitrailleuse et
une tourelle Mougin de deux canons de 155 mm. Le fort de
Vaujours est unique de par son association de deux annexes
connectées par un chemin couvert vers le fort central2.
Le fort formait un rectangle, entouré par la rue des
remparts (sorte de douve) interrompue par la caponnière
d'entrée qui en assurait la défense.
L'armement principal du fort fut une paire de canons de 155
mm en une tourelle Mougin. La tourelle est toujours en
place, mais les canons ont été enlevés.
Les baraquements du fort brûlèrent en 1944 de la faute des
occupants. En 1947 la Poudrerie de Sevran utilisa les lieux
après le passage des Allemands.
Utilisation par le Commissariat à l’Énergie Atomique
À partir de 1955, le site fut occupé par le CEA comme centre
de recherches, celui-ci modifia considérablement le fort et
ses environs. Le CEA y a mis au point le détonateur de la
première bombe atomique française : la gerboise bleue.
Le CEA y conduisit des essais pyrotechniques, utilisant des
tubes à chocs et appareils divers pour étudier les ondes de
choc à haute pression dans l'uranium.
Le CEA y a conduit des tirs froids portant sur un total de
600 kg d'uranium naturel, dont environ 150 kg avaient été
dispersés autour du fort, jusqu'à parfois un kilomètre. La
plus grosse partie en a été récupérée lors des opérations
d'assainissement en 2002, mais du fait de la dispersion, le
CEA ne peut assurer l'absence de tout marquage résiduel.
Le centre ferma ses portes précipitamment en 1997.
(crédit
photo : eelv.fr - montguichet.fr)
Le CEA
proposa la propriété à la vente à Saint Gobain, mais des
inquiétudes concernant les contaminations radioactives ont
ralenti les tractations.
En 2010, la majeure partie du site (45Ha) est rachetée à
l’État français (CEA et Ministère de la Défense) par la
société BP Placo (Placoplâtre, filiale du groupe
Saint-Gobain). Cet industriel désire y réaliser une carrière
de gypse à ciel ouvert. Ce projet implique à terme la
destruction du fort, à part la Batterie Sud en bon état.
La zone de soutien, bureaux (à l'entrée du site) sont acquis
par la communauté d'agglomération des villes à proximité en
2012.
Le 4 avril 2013, à la demande des nouveaux propriétaires,
les conseillers municipaux de la ville ont voté à
l'unanimité la révision du Plan Local d'Urbanisme afin de
permettre la réalisation de ces projets.
En 2015, la communauté d'agglomération Propriétaire de la
zone de soutien, « appelle Placoplatre à l’aide » et propose
de lui vendre ses 16 ha de terrain. En effet, faute de
moyens, la communauté d'agglomération ne peut prendre en
charge la démolition et le traitement des pollutions
résiduelles du site ni en assurer le gardiennage pour éviter
l’intrusion de personnes.
La zone de près de 50 hectares couverte par le CEA reste
aujourd'hui marquée par de l'uranium naturel et appauvri.
Plusieurs structures et associations dénoncent le risque
sanitaire du site.
En 2014, 25 bâtiments sont détruits, mais le processus est
interrompu en raison de la présence d'une pollution
radioactive. Ils reprennent mi-2015 avec l'aval de l'ASN.
Les élus locaux dénoncent le fait que le protocole des
travaux ne leur ait pas été soumis et que Placoplâtre puisse
effectuer un autocontrôle. Début 2016, la destruction
s'arrête pour des raisons financières.
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