Le château Miranda
(Pas d'autres noms connus)

Juin 2016




Avant-propos :

- Aucune information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Je ne suis pas photographe et ne suis pas équipé pour cela.

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Ce lieu a beau être ultra connu dans le monde de l'exploration, j'ai toujours été un peu réticent à l'explorer. Déjà, parce que ce n'est pas la porte à côté et surtout parce que je me disais sottement, et un peu snobinard, que tout allait être en ruines, tagué et surpeuplé. 

Toujours est-il qu'un week-end apocalyptique qui a fait revivre les 10 plaies d’Égypte à l'Île-de-France a été l'occasion de nous éloigner un peu de notre quotidien pour rejoindre un autre royaume.

Sur la route, nous ne pouvons que constater la beauté des environs. C'est très boisé, vallonné, calme mais pas mort pour autant et à notre arrivée, il nous faut tourner un petit peu pour trouver un point d'entrée. Allons-nous nous garer à côté puis escalader une grande colline de jungle en nous salissant pour arriver directement au château ou bien allons-nous à l'autre extrémité pour emprunter un chemin plus long et à découvert au risque de nous faire repérer par les propriétaires ?

Nous avons tout deux un avis différent, honneur aux dames, nous choisirons la deuxième option, une fois.

Mais avant de parler de cette belle visite, petit retour historique !

Lors de la révolution française, un comte est chassé de son château et vient s'installer dans une petite ferme non loin de là. Au tout début du 20ème siècle, ses descendants font construire un château dessiné par un architecte de notre beau pays. Il servira, dans un premier temps, de somptueuse résidence d'été.

Il est occupé par les allemands durant la seconde guerre mondiale, et, en 1950 il deviendra un centre pour les enfants des employés de la société nationale des chemins de fer, puis, après une brève ouverture en tant que lieu historique, il sera abandonné en 1991.

Étant totalement ravagé par la mérule et mis à mal par plusieurs incendies et pillages, l'accès à ce château est risqué et tout semble très précaire.

Le propriétaire habite à environ 800 mètres du château, dans le même parc, et n'en peut plus de voir des visiteurs quotidiennement qui viennent prendre des clichés de cette vieille dame. Il s'est déjà fait agresser sévèrement et il est, parait-il, plutôt rude avec les personnes qu'il attrape. Nous ne le croiserons pas.

Un avis de démolition plane sur le château depuis 2016.

Nous nous garons à côté d'une petite table de pique nique. Nous croisons un groupe d'explorateurs qui ne parlent pas français et qui cherchent une entrée. Au bout de quelques instants (le temps de nous changer) nous voyons un autre groupe d'explorateurs sortir des arbres, un peu plus loin et qui nous font signent de passer par ici. Le lieu semble trèèèèèèèèèès prisé (et c'est peu dire).

Nous attendons que le premier groupe fasse sa vie et décidons d'emprunter la route qui mène au château. Nous traversons ainsi une magnifique forêt et traversons un pont de pierres qui est de toute beauté. Le lieu est clairement enchanteur, on se croirait dans un film.



Après quelques divergences sur la méthode d'accès, nous arrivons au château au bout de 25 minutes de marche.

Putain. De. Fan de Chichourle. Caralho. Je n'ai jamais vu un monument aussi beau. C'en est presque émouvant.


Il se dresse là, fier et magique au milieu des bois, meurtri par le temps et les hommes, envahi par la végétation mais sa splendeur continue de subjuguer le monde entier.

Nous nous approchons et constatons les armoiries qui figurent sur la tour principale. La classe. Chez moi il y a juste un panneau "STOP PUB", alors qu'ici on est dans la cour des grands.






À notre entrée, nous croisons de nouveaux groupes d'explorateurs. Il y a un côté vaguement oriental dans les plafonds. En effet, ils sont bleus et rouges et forment de petites arcades du plus bel effet.

 







Nous regardons un petit peu ce que nous trouvons sur place, mais il y a vraiment beaucoup de monde et ce n'est pas agréable de se marcher sur les pieds.





Histoire d'éviter un peu la foule, nous décidons de commencer par visiter directement le sous-sol. Et c'est justement l'un des points les plus intéressants de la demeure car il reste encore quelques petites choses.













Au détour de quelques allées, nous tombons sur une ancienne salle qui semblait recevoir des élèves (bizarre pour du sous-sol) ainsi que des toilettes / salles de bain.







Nous trouvons aussi des pièces à l'intérieur un peu plus énigmatique (on dirait des espèces fosses, mais surtout, nous pouvons trouver une petite salle des machines qui est assez classieuse ! Avec le contre jour cela donne un côté un peu étrange que j'aime bien.



Direction les étages à présent. Il n'est pas forcément évident de se repérer tant la demeure est grande et alambiquée. Nous remarquons la dangerosité du site, où il n'y a parfois plus de sols entre les niveaux et où la cage d'escalier n'est bien évidemment pas sécurisée. Prudence, donc.









Cela nous permet d'arriver dans une grande salle de bain avec une double baignoire rigolote. Nous croisons d'autres explorateurs qui fument des joints et prennent des photos.



Chose amusante, il y a un trou dans une des baignoires qui permet de voir directement le rez-de-chaussée !
Nous redescendons pour aller en haut de la tour. Il est assez difficile de se repérer à l'intérieur du manoir qui est un vrai labyrinthe qui brouille les repères mais apporte beaucoup de cachet au lieu. J'y monte seul, l'accès étant, en toute honnêteté, un peu kamikaze. Les escaliers, rongés par la mérule, ressemblent plus à des toboggans (sans rambardes) qu'à de véritables marches. Mais une fois en haut, sur l'un des premiers paliers, la vue est de toute beauté ! On trouve même l'ancien support d'une cloche, ce qui devait être assez puissant en son temps.







L’ascension féerique continue et me voici au plus haut point du château. Ouaw, l'atmosphère est saisissante et étant sujet au vertige, heureusement qu'il y a un mur assez haut pour protéger du vide !







En redescendant, je croise un groupe de Belges assez chouettes. Nous parlons un peu et échangeons quelques adresses.
Direction le rez-de-chaussée pour prendre quelques clichés, ça et là de cuisines et autres choses.









Nous sortons par un autre endroit pour avoir une autre vue de l'édifice. Très beau également sous cette angle mais qui met moins en avant sa tour.



Direction les à côtés, qui sont quand même bien ravagés mais nous remarquons plus détails intéressants dont une partie qui était peut être une mini chapelle.





Les communs sont dans un état similaire au château principal. Mais ils restent tout aussi charmants !





Au retour, nous constatons la végétation qui est réellement magnifique en ce lieu, et le temps, pas terrible et franchement humide a apporté une atmosphère irréelle et hors du temps à cette exploration.



Les photos ne rendront jamais honneur à ce que nous avons pu visiter dans ce parc, qui est d'ailleurs très couru et véritablement touristique. C'en est pénible, nous avons pu croiser une quinzaine de groupes, qui avaient tout les âges, mais comment pourrait-il en être autrement lorsque l'on voit cette merveille en pleine perdition ? Et surtout, c'est peut être la dernière année qu'elle passe sur cette terre, les devis de démolitions étant étudiées à l'heure actuelle.

Quelques photos d'archive, pour terminer, avant un dernier adieu...







 

   










   

 


Octobre 2016 : Sa démolition est en route.

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