Le château Saint-Joseph
(Pas d'autres noms connus)

Mai 2017




Avant-propos :

- Aucune information ne sera donnée sur la localisation du site.
- Je ne souhaite pas faire d’échange de lieux.
- Ceci n'est pas un site de photographies mais d'explorations.

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C'est totalement par hasard, lors d'un voyage en train, que j'aperçois cette vieille ruine qui trône au milieu de nulle-part.
Ni une ni deux, je relève l'adresse pour avoir tout le temps d'y retourner le lendemain.
Situé dans un arrondissement des "fameux" quartiers nord de la deuxième ville de France, je décide d'y aller assez tôt dans la matinée car cet ancien château est au sein d'une cité, vouée à la démolition, entièrement murée mais néanmoins squattée.  On a fait mieux niveau accueil !
La configuration des lieux, entre autoroute, voie de chemin de fer et boulevard urbain, fait que je n'ai pas d'autre choix que de me garer au sein même de ce lotissement. J’arrête donc mon véhicule sur l'ancien parking au milieu de caravanes, carcasses de voitures, campements sauvages et friche urbaine. Des enfants jouent dans la rue avec des détritus. Et tout le monde me regarde bizarrement.
Je ne m'attarde pas trop face à ce triste spectacle qui doit de toutes façons être rayé de la carte d'ici quelques mois.

Le terrain sur lequel est l'ancien château fait vraisemblablement office de décharge sauvage. Les cyprès destinés à accueillir le visiteur ont été remplacées par des pneus offrant une vision assez singulière de l'édifice.

Je m'approche difficilement car comme cela peut se voir sur la photo, les herbes sont hautes et les ronces particulièrement acérées. Le rez-de-chaussée est difficilement accessible avec toute cette végétation.

La visite sera rapide, c'est certain. Il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent et l'intérieur du lieu est très dangereux.
Le château est relativement haut et l'on se sent très facilement écrasé au pied de cette magnifique construction (ou ce qu'il en reste).


Je tente une petite entrée à l'intérieur. Rien à voir. Tout a été pillé, même une partie du revêtement des murs. À l'arrière de la bâtisse, une ancienne ferme, dans le même état. Malheureusement. On distingue au mieux un peu de carrelage qui permet de délimiter une éventuelle cuisine ou salle de bain (pas loin de l'entrée). Cette demeure fait peine à voir.

Pourtant, l'histoire du lieu est assez intéressante.

Ce château a été construit par l'héritier d'une riche famille d'armateurs négociants de la ville. Il possédait une savonnerie qui fit de lui un homme encore plus fortuné. Juriste, mais aussi lettré, il partage sa vie entre Grenoble et Marseille mais doit fuir la ville en 1793 suite au meurtre de son père, guillotiné. Il trouve alors refuge à Versailles où il prend la tête du musée qui se met alors en place dans le château. Il se donne à 100% dans son nouveau poste à responsabilités mais va de malchances en malchances (démissions, travaux du musée à l'arrêt, manque de ressources etc...).

Malgré ses difficultés, il fait construire un belle maison à Versailles et ira travailler à la Banque de France. Il meurt en Normandie quelques années plus tard, sans le sou, et avec une dette avoisinant le million de Francs.

La démolition de son pavillon semble presque salutaire tant il est malmené par le temps...

D'après les prises de vue aériennes, le lieu est abandonné depuis les années 80. Toutefois, avec les clichés des années 60, on peut le voir encore dans son jus.


Pas de cartes postales, pas de photos, pas de témoignages, ce pan de l'histoire va tristement disparaître sans laisser de trace.

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